La rationalisation de la consommation de l’énergie et l’utilisation des sources d’énergies renouvelables comptent parmi les principales alternatives du secteur agricole en Tunisie, vu la rareté des sources d’énergie traditionnelle, la hausse continue des prix de l’énergie et des hydrocarbures ainsi que la dépréciation du dinar, selon les résultats des études réalisées par l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME), l’Agence de promotion des investissements agricoles (APIA) et l’Agence allemande de coopération technique (GTZ), dans le cadre d’un projet de développement de l’énergie solaire en Tunisie.
Les résultats de cette étude présentée, jeudi, lors d’une journée d’information sur “le changement énergétique dans le secteur agricole et des industries agroalimentaires” a fait ressortir que l’autoproduction d’énergie à travers l’ énergie solaire, notamment dans les poulaillers et les centres de collecte du lait permettra d’économiser 40% de la facture électrique.
En outre, l’utilisation du chauffe-eau solaire dans les activités agricoles qui nécessitent des eaux chaudes mobilisent 70% des dépendes de réchauffement.
Cette étude sectorielle a montré l’amélioration du rendement de l’investissement agricole grâce aux énergies renouvelables et la réduction du coût énergétique ainsi que l’approvisionnement des terres non raccordées au réseau électrique en électricité, sachant que la consommation énergétique du secteur agricole a frôlé les 300 mille tonnes équivalents pétrole (TEP), soit une hausse de la consommation de l’électricité de 6% annuellement.
Le directeur général de l’APIA, Abderrahmane Chafii, a relevé que la rationalisation de la consommation d’énergie et l’utilisation des énergies renouvelables dans le secteur agricole permettra de réduire le besoin énergétique dans ce secteur, lequel dépasse 30% du coût de la production, étant donné que ce secteur est automatisé dans les différentes phases de la chaîne de production.
Chafii a précisé que la généralisation de l’utilisation des énergies renouvelables est à même de créer des investissements agricoles diversifiés et une nouvelle dynamique au profit de l’agriculteur, des bureaux d’études, des agents d’installation et de maintenance des équipements.
Une cheffe de service à la direction centrale d’incitation à l’investissement à l’APIA, Rim Haddaoui a indiqué que la nouvelle loi sur l’investissement encourage les investisseurs à utiliser l’énergie solaire pour réaliser des projets agricoles dans l’aquaculture et les services, faisant savoir que des primes oscillant entre 50 et 60% du coût des équipements ont été débloquées depuis le 1er avril 2017.
Haddaoui a souligné que le projet de maîtrise de l’énergie et l’utilisation de l’énergie solaire dans le secteur agricole a permis dans une première étape de consacrer des investissements d’une valeur de 50 millions de dinars à des projets avicoles et de l’aquaculture.
Elle a précisé que l’APIA œuvre à sensibiliser les agriculteurs et généraliser l’intégration des énergies renouvelable dans le secteur, d’autant plus que la Tunisie regroupe 516 mille exploitations agricoles, dont 80% sont de petites et moyennes superficies de moins de 5 hectares.
De son côté, le consultant technique à la GIZ, Ali Ben Abdallah, a relevé que ce projet permettra de créer de nouveaux emplois au cours des cinq prochaines années, soit 600 mains-d’œuvre chargées du montage et de la maintenance des équipements. Sachant que la maintenance des ces équipements ne nécessite pas une connaissance technique, d’où l’opportunité de former les agriculteurs dans ce domaine.