“Le pharmacien de demain ne sera plus uniquement un dispensateur de médicaments mais pratiquement un prestataire de service de santé”. C’est en tout ce que pense Rached Garaali, secrétaire général du Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (SPOT), à l’ouverture du 1er forum de l’officine organisé à Tunis les 29 et 30 septembre en cours, à l’initiative du SPOT, sous le thème : “l’officine de demain”, vendredi 29 septembre.
Pour ce faire, ajoute-t-il, le métier du pharmacien d’officine doit évoluer pour intégrer de nouveaux modes d’exercices et de rémunération.
“Le secteur officinal emploie environ huit mille salariés et malgré son importance, il est confronté à des défis multiples”, a-t-il ajouté soulignant que le forum vise à susciter le débat sur l’officine de demain pour réfléchir à des solutions qui permettront d’ouvrir de nouveaux horizons pour les officinaux afin de mieux mettre en valeur leurs compétences et leur savoir au service de la santé du citoyen.
Garaali a, en outre, mis l’accent sur l’importance d’introduire les nouvelles technologies pour améliorer les services rendus aux malades faisant observer que des efforts sont actuellement entrepris pour améliorer la logistique et les échanges entre les caisses d’assurance et les pharmacies.
“L’objectif est de garantir des échanges automatiques et en temps réel pour mieux service le citoyen”, a-t-il signalé.
Intervenant à cette occasion, Slim Chaker, le ministre de la Santé, a, en effet, souligné que 85% des emplois qu’occuperont les jeunes de demain n’existent pas aujourd’hui d’où l’importance de réfléchir aux nouvelles missions que peut occuper une pharmacie.
“Il existe aujourd’hui 2200 pharmacies qui emploient environ 3 personnes chacune. Si on développe les services rendus par la pharmacie on peut créer des postes d’emploi supplémentaires estimés à 10 par pharmacie soit 22000 postes d’emploi au total”, a-t-il expliqué.
Le ministre estime que le pharmacien, vu sa compétence et sa proximité des citoyens, peut aujourd’hui devenir un prestataire de service de santé en offrant des services aux personnes âgées par exemple ou aux personnes malades en ayant des équipes mobiles qui se déplaceraient pour donner les médicaments aux seniors ou injecter, à des malades hospitalisés dans des hôpitaux publics, des médicaments classés dangereux et qui ne peuvent être administrés que sur ordonnance médicale afin de libérer ainsi les lits des établissements publics de santé.
“Ainsi, la pharmacie serait une société de services multidisciplinaire pour un ensemble de citoyens qui se trouvent à 200 mètres à la ronde”, a-t-il dit.
De son côté, Chedly Fendri, président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens de Tunisie, a souligné la nécessité de revoir les lois en vigueur indiquant qu’elles ne sont plus adaptées aux évolutions scientifiques, sociales et technologiques. “Le pharmacien est aujourd’hui accablé par des lois caduques qui doivent être actualisées pour répondre aux nouveaux besoins de la société et garantir de nouvelles missions au pharmacien”, a-t-il dit.
“Il s’agit également de promouvoir la recherche scientifique et l’industrie pharmaceutique”, a-t-il ajouté.
Des pharmaciens tunisiens et étrangers participent au 1er forum de l’officine qui comporte plusieurs conférences et workshops sur l’exercice et le mode de rémunération de l’officine, la communication et les techniques de vente à l’officine, la réglementation et la cosméto-vigilance, les bonnes pratiques pharmaceutiques appliquées à la qualité des préparations, les compléments alimentaires et le cadre règlementaire, les tests rapides de dépistage en officine, la digitalisation de l’officine et le médicament conseil.
Une convention sera signée en marge du forum avec le ministère des affaires locales et de l’environnement pour arrêter la distribution des sacs en plastique dans les officines.
A noter qu’une exposition a été aussi organisée en marge du forum.