Suite aux démarches entamées cette année par la Tunisie, le dossier de candidature de la Table de Jugurtha pour être inscrite sur la liste préliminaire du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) été officiellement présentée, jeudi, à l’Unesco.
Le dossier de candidature a été présenté par Mohamed Zine El Abidine, ministre de la Culture, accompagné par Ghazi Gherairi, ambassadeur de la Tunisie auprès de l’Unesco, et Abdelhamid Larguèche, conseilleur et directeur du patrimoine au ministère des Affaires culturelles.
Le ministre a eu des entretiens avec des responsables de l’Unesco au siège de l’organisation à Paris, notamment Nada Allam, directrice du département du Monde arabe et Francesco Bandarin, sous-directeur général pour la culture de l’Unesco. Des questions liées au patrimoine et à la stratégie nationale pour le développement du patrimoine en Tunisie y ont été abordées.
En prévision ces premières démarches pour le projet d’inscription de la Table de Jugurtha sur la liste préliminaire du patrimoine mondial, une manifestation culturelle et artistique nationale avait eu lieu le 9 septembre dernier sur le lieu du site situé à 4 km de Kalaat Senan, région relevant du gouvernorat du Kef, au nord-ouest de la Tunisie.
Le site de la table de Jugurtha qui s’étend sur un plateau de 8 hectares avait été un refuge pour le Roi numide “Jugurtha”, originaire de Cirta, l’actuelle ville de Constantine en Algérie, fuyant les Romains durant la guerre qui l’avait opposé à Rome.
La Table de Jugurtha est décrite par les spécialistes comme “une curieuse montagne de forme tabulaire et une véritable forteresse naturelle entourée de falaises qui, tombant à pic, ont fait de ce lieu un refuge idéal pour échapper à l’ennemi. Son accès n’est possible que par la face Nord, par un chemin étroit, creusé dans une faille. Des traces de sabots sont encore visibles sur les pierres”.
La présentation du dossier de la table de Jugurtha constitue une initiative pionnière dès lors que la Tunisie présente, pour la première fois, la candidature d’un site à la fois naturel et culturel pour être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Ce site à haute valeur archéologique et naturelle devra s’ajouter à une liste de huit autres sites culturels, se trouvant sur les territoires tunisiens, inscrits patrimoine mondial. Ils y figurent déjà, la Médina de Tunis et le site archéologique de Carthage et l’amphithéâtre d’El Jem (1979), la cité punique de Kerkouane et sa nécropole (1985,1986), les Médinas de Sousse et de Kairouan (1988) et la ville de Dougga (1997).
Récemment, une demande d’inscription de la synagogue de la Ghriba, d’une ancienne mosquée et d’une église de l’île de Djerba sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO a été déposée.
Pour rappel, 12 sites tunisiens sont inscrits sur la liste préliminaire de l’Unesco. Cependant, depuis plus de 20 ans, aucun site ou monument tunisien n’a été inscrit sur la liste définitive du patrimoine mondial de l’Unesco.
Suivant le processus d’inscription des sites qui nécessite une période assez longue, d’autres sites tunisiens sont déjà inscrits sur la liste indicative de l’Unesco depuis 2012. Il s’agit des complexes hydrauliques romain de Zaghouan-Carthage, l’île de Djerba, les Carrières antiques de marbre numidique de Chemtou, les Frontières de l’Empire romain: Limes du Sud tunisien et la Médina de Sfax. L’oasis de Gabès est déjà inscrite depuis 2008 sur la même liste.