Rooya ((Vision) et Ciconia, ce sont les noms des projets sur lesquels a travaillé l’IHEC Carthage et qui lui ont permis d’accéder à la demi-finale de la compétition internationale Enactus à Londres, seul pays arabo-musulman à avoir accédé à ce niveau pour cette édition organisée cette année dans la capitale britannique.
De l’eau a coulé depuis le démarrage du programme Enactus en Tunisie, baptisé SIFE à sa création aux Etats-Unis. De l’eau a coulé et une évolution remarquable dans le rendu des jeunes étudiants tunisiens qui ont prouvé leur engagement, leur esprit d’entreprise et leurs capacités à innover et à transformer leurs idées en projets concrets.
En 8 ans, la Tunisie a réalisé de belles avancées, ce qui lui a permis cette année d’accéder à un rang honorable, à savoir la demi-finale de ce programme international de formation à l’entrepreneuriat solidaire à l’université. D’autres pays, qui ont précédé le nôtre en tant que membres actifs du programme, n’ont pas mieux fait.
Pour revenir aux projets proposés par l’équipe tunisienne, il s’agit tout d’abord du projet Rooya. Grâce à l’idée des étudiants IHCE, des enfants souffrant d’acuité visuelle dont les moyens sont limités, ont pu se procurer des lunettes de vue.
Ce projet a aussi permis de donner un nouveau souffle à une usine de fabrication de lunettes souffrant de difficultés économiques. Elle a pu être préservée et les enfants nécessiteux ont pu se munir de lunettes 100% tunisiennes, incassables et recyclables avec un plus: pour chaque paire de lunettes de vue vendue, une autre est offerte gratuitement. D’une pierre deux coups, une dimension humaine et une autre économique. Ceci sans oublier la création d’un label de lunettes de vue 100% tunisien: «Rooya».
Le deuxième projet «Ciconia» consiste en l’approvisionnement de 28 écoles qui n’ont pas accès à l’eau potable dans la région de Sejnene à partir des eaux pluviales. C’est le produit d’un partenariat actif entre Enactus IHEC Carthage et l’Association caritative Afreecan qui a mis en place le dispositif adéquat.
Il s’agit de collecter l’eau sur les toits des écoles et de l’acheminer vers des gouttières dotées de système d’épuration et de filtration. L’eau est stockée dans des conteneurs d’eau traditionnelle (la Kolla). Soit la garantie d’une eau parfaitement potable, accessible et par le biais d’un process 100% made in Tunisia.
Ce ne sont pas les seuls projets pensés et réalisés par les équipes d’Enactus Tunisie dont le spectre s’élargit d’année en année pour intégrer de nouvelles universités et faire profiter des pans plus larges de la population estudiantine nationale de cet apprentissage important de l’entrepreneuriat social et solidaire.
Il faut rendre hommage aux efforts incessants fournis par Khaoula Khedimi Boussemma, CEO et directrice exécutive d’Enactus Tunisie, qui s’est dépensée sans compter pour imposer ce programme en Tunisie et en faire un pilier dans les activités extra universitaires, mais aussi à Monia Jeguirim Essaidi, cette année présidente d’Enactus Tunisie, et qui a été l’un de ses membres fondateurs. Grâce à l’abnégation et à la ténacité et de Khaoula Boussemma et de Monia Jeguirim, nous osons espérer la naissance d’une nouvelle race d’entrepreneurs dans notre pays.
Précisons à ce propos que les nouveaux diplômés qui ont reçu une formation Enactus à l’Université sont automatiquement recrutés par les entreprises dès qu’ils intègrent le marché du travail. Normal, ils sont immédiatement opérationnels.