Le coup d’envoi de la 6ème édition du festival “Dream City” a été donné, le 4 octobre 2017, à la Madressa al Khaldounia sous le slogan “La médina de Tunis, une ville monde”.
Durant cinq jours, du 4 au 8 octobre 2017, les ruelles de la médina et ses monuments vivront au rythme d’un festival qui se décline en cinq actes donnant à voir une ville en mouvement, ouverte au monde.
De 10H00 à minuit, le public est invité à investir les lieux pour participer à des ateliers de réflexion et à assister à des créations artistiques multidisciplinaires autour de la médina de Tunis comme ville à la fois ancrée dans son histoire et tournée vers le monde.
“Dream City invite le public à découvrir l’immersion d’artistes tunisiens, africains, arabes et européens dans la médina de Tunis”, a fait savoir Jean Goossens, directeur artistique de Dream City 2017 lors de son allocution, faisant observer que ce festival invite à une réflexion sur la ville à travers une interaction et un dialogue artistique avec le territoire, la population des quartiers de la ville et le public.
Les ateliers de “la ville rêvée”, premier acte de la journée (10H-12h30), proposent une série de débats autour d’une réflexion urbaine de la médina de Tunis, a précisé le modérateur, Eric Corijin, professeur de géographie sociale et culturelle à l’Université Libre de Bruxelles. “Penser la médina de Tunis comme ville monde, c’est réfléchir autour de l’interactivité de la ville dans son caractère multiple et dans la notion du “vivre ensemble” à travers le respect de la différence et la diversité”, a-t-il ajouté.
Abordant la thématique du premier atelier “Comment maintenir le patrimoine de la médina au 20ème siècle?”, Jamila Binous, architecte et urbaniste a passé en revue la transformation urbaine de la médina depuis le 12ème siècle en mettant l’accent sur les défis rencontrés par la ville depuis l’indépendance avec la migration rurale et la taudification de la ville.
Pour l’urbaniste, la sensibilisation de la population à la préservation des caractéristiques de l’architecture des habitations est nécessaire pour le rayonnement de la médina à l’échelle nationale et mondiale.
Se déroulant de 13h00 à 18h00, le deuxième acte de la journée se compose de trois parcours créations (vert, rose et jaune). Des spectacles de danse, poésie, courts métrages et des installations vidéos investissent les ruelles et les espaces de la ville comme Fondouk El Attarine, le Palais Kheireddine ou le théâtre El Hamra pour interpeller le public et la population sur des thématiques contemporaines autour de la pauvreté, la tolérance, ou la sexualité.
Dans les chorégraphies “Arous Ouslat” de Rochdi Belgasmi ou “Tilt Frame” de Boyzie Cekwana (Afrique du sud), explorent la question de la sexualité, et son rapport complexe avec la société arabo-musulmane. Questionner la médina dans son interaction avec les enjeux socio-politiques animant le monde, tel est la finalité recherchée par la projection de courts métrages “Step by Step” ou les vidéos “Dear Animal” traitant des problèmes sociaux dans des pays comme la Syrie ou l’Egypte.
A partir de 18h00 et jusqu’à 22h00, les festivaliers auront l’occasion de regarder les œuvres de trois artistes internationaux dans le cadre du troisième acte de la manifestation. Avec un accès gratuit et dans la limite des places disponibles, les gratuits de la nuit (19h00-minuit), le quatrième acte de la journée, invite le public à savourer des soirées festives avec un programme nocturne de cinéma, concerts et performances accessibles à tout le monde. Enfin, dans le cinquième et dernier acte de la journée, intitulé “Dream Guests”, des artistes de renommé sont invités à rencontrer les festivaliers pour leur faire découvrir leurs œuvres.
Créé par Sofiane et Selma Ouissi, le concept DREAM CITY a vu le jour en novembre 2007 avant de se poursuivre en 2010, 2012, 2013 et 2015. Il s’inscrit dans le milieu artistique tunisien comme un acte de défi autour d’une esthétique contemporaine.
DREAM CITY se déroule à la Médina de Tunis où ses lieux usuels ou insolites, porteurs de vie sociale, de culture ou de patrimoine tels que cafés, maisons, chapelles, restaurants, écoles, places ou ruelles, sont les lieux de diffusion des créations contextuelles et originales des artistes.