Pour garantir l’emploi pour les jeunes, la Tunisie a besoin d’une nouvelle génération d’entrepreneurs qui donne une nouvelle impulsion à l’économie nationale et qui change les règles du jeu dans le secteur privé, a estimé mercredi 4 courant, la professeure à l’Institut supérieur de commerce et de comptabilité de Tunis, Imen Jaoudi.
“L’emploi des jeunes doit également être une priorité nationale du pays et les politiques actives de l’emploi doivent cibler les jeunes sans poser de critères trop rigides autres que ceux liés à l’âge” ,a-t-elle dit lors de la réunion d’experts sur le thème: “emploi des jeunes et développement durable en Afrique du Nord”, organisée les 3 et 4 octobre 2017 à Rabat au Maroc.
Elle a appelé à une refonte des systèmes éducatif et de formation jugés inadaptés aux besoins des entreprises et à la mise en place d’un système éducatif et de formation produisant à la fois de la polyvalence et la compétence pointue mettant en outre l’accent sur l’impératif d’améliorer les conditions de travail difficile de la main d’œuvre dans les secteurs à forte demande tel que le secteur de l’agriculture.
Elle a fait savoir que la création de l’emploi des jeunes a été freinée par plusieurs obstacles à savoir l’inadéquation entre les compétences offertes par les demandeurs d’emploi et celles recherchées par les entreprises d’autant que le tissu économique est composé essentiellement de petites et moyennes entreprises(PME) dont la plupart sont familiales et non créatrices d’emploi.
D’après Jaoudi e secteur informel, demeure aujourd’hui le premier employeur des jeunes en Tunisie, et le taux de l’emploi informel est passé de 28% en 2010, à à 32% en 2015. Il est estimé actuellement, à 54%
Elle a rappelé que, selon l’enquête emploi du deuxième trimestre 2017, le taux de chômage national a atteint 15,3% (soit 626,1 mille chômeurs) : 31,2% des jeunes diplômés dont 41% pour les jeunes femmes.
Selon elle, que la stratégie nationale pour l’emploi 2013-2017, adoptée en décembre 2012, moyennant 700.000 dinars, n’a pas été efficace et a été critiquée pour sa lenteur.
De son côté, l’ancien secrétaire d’Etat tunisien à la Jeunesse et aux Sports, Fethi Touzri, a mis l’accent sur l’importance de l’économie sociale et solidaire(ESS) dans la promotion de l’économie et la réduction des inégalités et du chômage des jeunes et des femmes ajoutant qu’elle constitue un choix stratégique pour un nouveau modèle de développement.
En 2016, 20.000 entreprises opérant dans le domaine de l’économie sociale et solidaire ont été recensées selon ses propos.
Organisé du 3 au 6 octobre par le Bureau de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNCEA) en Afrique du Nord, la 32ème réunion du Comité intergouvernemental d’experts réunit plusieurs représentants et experts du Maroc, d’Egypte, de Libye, de Mauritanie, de Tunisie, d’Algérie et du Soudan, dans le but d’évaluer le travail accompli par le Bureau, d’arrêter le programme de travail et les orientations stratégiques de la CEA en Afrique du Nord et formuler des recommandations qui seront soumises à la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique, dont la date et le lieu n’ont pas été précisés .