Fort de cette conviction, la diplomatie économique française a été à l’initiative d’une manifestation exemplaire: les “Rencontres Africa”, qui s’est imposée en moins de deux ans comme La manifestation de référence sur l’Afrique.
Pour l’édition 2017 qui se tient du 2 au 6 octobre, c’est un ambitieux programme qui a été mis au point avec une semaine complète en Afrique sur 3 destinations: la Côte d’Ivoire (pour couvrir l’Ouest de l’Afrique), la Tunisie (pour l’Afrique du Nord) et le Kenya (pour l’Afrique de l’Est).
A l’aube de l’ouverture de la manifestation, les chiffres sont impressionnants et montrent l’ampleur de la mobilisation. Ce sont plus de 480 décideurs français qui se déplacent en Afrique pour rencontrer près de 3.600 entreprises africaines. Les organisateurs indiquent avoir largement dépassé les objectifs initialement fixés, avec une délégation d’entreprises 3 à 4 fois plus importante que prévu.
A travers ces chiffres, preuve de l’engouement des entrepreneurs français pour l’Afrique, il y a la preuve de la pertinence du concept même des Rencontres Africa qui associent l’ensemble des acteurs économiques, AFD-Proparco, Bpifrance, Business France, CCI de France et CCI International, les Conseillers du Commerce Extérieur de la France, Société Générale … publics comme privés qui ensemble se mobilisent et contribuent au succès de la manifestation. Pour une fois on peut dire que l’alliance fait la force et c’est de bon augure pour le commerce extérieur français !
L’équipe d’organisation est d’ailleurs à cette image. Elle est le fruit d’une coopération publique-privée, puisque la manifestation est réalisée par le spécialiste du commerce international Classe Export avec le co-pilotage d’Africa France, avec l’appui du ministère français des Affaires étrangères et le soutien du Ministère français de l’Économie et des Finances.
Le gouvernement français est d’ailleurs largement représenté sur la manifestation avec la présence du Premier ministre, Edouard Philippe (en Tunisie), de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, ainsi que des deux secrétaires d’Etat, Jean-Baptiste Lemoyne pour les Affaires étrangères, et Benjamin Griveaux, secrétaire d’Etat auprès de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances.
Du coté africain, l’accueil a été remarquable, confie l’organisateur. «Cette notion de réciprocité et d’engagement de la France pour le développement de l’Afrique prend un sens très concret avec les Rencontres Africa. Nous avons organisé des comités de pilotage paritaires dans chacun des pays, se réunissant régulièrement en amont de l’événement pour construire une manifestation conjointe».
Pour les 3 destinations, chacun des gouvernements s’y est fortement impliqué. Le gouvernement de Côte d’Ivoire, sous la houlette de son vice-président, Daniel Kablan Duncan, et de son ministre de l’Industrie, Jean Claude Brou, ont mobilisé très largement pour la manifestation.
En Tunisie, c’est le chef du gouvernement, Youssef Chahed, et le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Zied Laadhari, qui ont mobilisé tout le monde très heureux de voir dans la manifestation une occasion de relance économique et de l’investissement.
Enfin au Kenya, dans un contexte politique complexe, le patronat Kényan “Kepsa”, le ministère de l’Industrie et Keninvest ont joué un rôle majeur en s’appropriant la manifestation.
Est-ce une rencontre de plus alors que les manifestations fleurissent en Afrique ?
La marque de fabrique des Rencontres Africa est le mélange de conférences et ateliers avec de grands noms ou des personnalités remarquables et d’une gestion de rendez-vous BtoB qui permet de véritables rencontres entre dirigeants. L’organisateur pense que plus de 5.000 rendez-vous professionnels se tiendront durant ces 4 jours de travail entre les 3 pays.
La deuxième marque de fabrique de la manifestation est qu’elle n’est pas bilatérale, mais totalement multilatérale. Des entreprises de plus de 30 pays d’Afrique se déplaceront pour rencontrer des entreprises africaines comme françaises. Ce décloisonnement de la relation bilatérale franco-africaine est un véritable progrès dans les mentalités. Il a été plus difficile d’attirer des chefs d’entreprise africains en Afrique que de les faire venir en France, reconnaît l’organisateur. Cela démontre bien le facteur d’attraction que représente toujours la France et Paris dans le cœur des dirigeants africains.
On compte environ 350 PME parmi les participants français aux Rencontres Africa. C’est sur elles que reposent désormais le développement de nouvelles relations économiques avec l’Afrique. Dans un contexte où la totalité des entreprises du CAC 40 sont déjà présentes sur le continent, ce sera aussi de la responsabilité de ces grandes entreprises de leur faire une place.
Beaucoup l’ont bien compris et se sont associés à la manifestation, entre autres Total, Orange, Avril, CFAO… Mais aussi des groupes ou entreprises du Maghreb comme le Condor, Comète Ingeniering, Loukil qui souhaitent jouer un rôle d’interface dans une relation tripartite France, Afrique Maghreb. Encore une nouvelle voie collaborative !
Les Rencontres Africa ont trouvé leurs lettres de noblesse et seront désormais organisées une année sur deux en France et une année sur deux en Afrique.