“Les Français et les Tunisiens ont, plus que jamais, intérêt à mettre la main dans la main pour conquérir ensemble le marché africain”, estime le président du Conseil d’affaires tuniso-africain (TABC), Bassem Loukil.
Contacté lors des Rencontres Africa 2017, où il participait à une conférence plénière sur la “Transformation de l’agriculture et développement rural : les clés d’une croissance pérenne”, il a souligné que “sur les 10 dernières années, les Français se sont un peu rétractés par rapport au marché africain, laissant ainsi la place aux Chinois, Turcs et d’autres pays. Mais pour nous Tunisiens, la France reste quand même une référence dans tout ce qui touche aux affaires africaines”.
Toujours selon lui, “l’Afrique est assez grande et présente tellement d’opportunités qu’il importe pour nous de mettre la main dans la main, avec des groupes français bien ancrés en Afrique ou qui veulent accéder au marché africain, pour lancer des projets de partenariats tripartites, afin de mieux cerner ce potentiel”.
“Les Français peuvent apporter des financements, ils ont beaucoup plus d’expérience que nous dans ce domaine. Nous Tunisiens, nous avons un savoir-faire africain, nous avons une crédibilité auprès de nos amis africains, nous connaissons mieux les cultures locales et nous avons une meilleure capacité d’adaptation aux conditions locales que nos amis français. Chaque partie a, donc, son plus à apporter à ce partenariat et c’est le moment ou jamais de s’y lancer”.
Loukil a aussi indiqué que “Pour TABC, nous avons été approchés par plusieurs pays pour créer des relations tripartites, la France en fait partie. Nous avons participé à la première édition des Rencontres Africa en 2016 à Paris avec une mission de 45 hommes d’affaires. Cette année, on a contribué à l’organisation d’une mission d’une délégation de 41 hommes d’affaires aux Rencontres Africa 2017 d’Abidjan, et aujourd’hui nous sommes co-sponsor de ce forum et nous y sommes présents en grand nombre”.
S’agissant de la transformation de l’agriculture, Loukil estime que “la Tunisie a vécu sa révolution agro-alimentaire durant les années 80 et 90, elle a donc acquis une expérience dans ce domaine. Nous avons aussi vécu l’expérience d’une classe moyenne assez forte qui est devenue avec le temps très exigeante et qui a, de ce fait, contribué à la création d’une agriculture moderne et compétitive. Ces expériences tunisiennes conjuguées au savoir-faire français dans tout ce qui industrie de transformation peut servir aujourd’hui pour répondre aux besoins d’une classe moyenne africaine croissante et exigeante, qui est passé de 150 à 300 millions d’habitants, sur les 10 dernières années”.
Et de préciser: “On s’attend à avoir une classe moyenne de 900 millions de personnes d’ici 2040 en Afrique. Toute ces personnes auront besoin de manger et seront exigeantes sur la qualité et je pense que nous avons, à ce titre, énormément à exporter en matière de savoir-faire sur le continent africain. Nos ingénieurs, agronomes, agro-industriels peuvent contribuer efficacement à mettre en place des plans de développement locaux et à développer les industries agro-alimentaires locales. Il suffit qu’ils aient la chance de le faire”.