“La Tunisie pourrait être une plateforme de coproduction pour les opérateurs de la rive nord de la méditerranée”, a affirmé le directeur général d’EY Tunisie (ERNST &YOUNG) et président d’IPEMED, Noureddine Hajji, en se référant à une étude sur le thème “Coproduire en Tunisie” réalisée en septembre 2017.
Prenant part à un colloque sur le thème ” comment favoriser la coproduction entre la France et la Tunisie et ainsi contribuer à l’industrialisation du nord de l’Afrique”, tenu dans le cadre des rencontres AFRICA 2017, il a affirmé que “l’étude élaborée par l’IPEMED (Institut de Prospective Economique du Monde Méditerranéen) et IPEMED Tunisie a porté sur l’identification des filières prioritaires pour la coproduction en Tunisie. La coproduction étant un mécanisme ou un modèle dans lequel deux partenaires ( un du nord, et un du sud de la rive de la méditerranée), mettent en commun leurs moyens pour produire, dans une logique d’un véritable partage de la chaîne de valeurs “.
Toujours selon lui, “le concept de coproduction, que défend l’IPEMED, tend à démontrer que l’ancien modèle de partenariat (basé sur le bas coût de la main d’oeuvre), n’est pas du tout adapté ni à l’évolution des modèles de production et de partenariat dans le monde, ni aux capacités et au potentiel des pays du sud et notamment la Tunisie “.
Et de poursuivre “l’étude faite par l’IPEMED a démontré que la Tunisie ne part pas de rien pour prétendre à ce modèle de partenariat, mais d’une histoire et d’une expérience industrielle importantes ayant donné lieu à un tissu industriel compétitif et performant, mais aussi d’un potentiel de développement énorme en matière industrielle. Les opérateurs européens ont un véritable intérêt à adopter un modèle de coproduction avec la Tunisie”.
” A ce titre, nous avons identifié un certain nombre de filières qui contiennent assez d’arguments pour convaincre les entreprises européennes à opter pour une logique de coproduction, à savoir les industries électrique, mécanique et électronique, la filière du textile habillement cuir et chaussures, l’industrie chimique, l’industrie agroalimentaire, le secteur du numérique et la filière énergétique et notamment les énergies renouvelables “a-t-il encore précisé.
Interrogé sur la possibilité de donner à ce concept de coproduction une dimension tripartite, il a considéré que ” l’étude de l’IPEMED met aussi, l’accent sur cette dimension. La Tunisie peut constituer une véritable plateforme, une liaison et un pont entre les entreprises européennes et le marché africain. Toutefois, constituer une plateforme industrielle pour l’Afrique passe d’abord par la résolution du problème de la chaine et de l’infrastructure logistiques. Pour les activités industrielles, la Tunisie peut, pour le moment, être une croix de transmission, non pas comme une base industrielle mais comme une base de pilotage, de suivi et de management des implantations industrielles en Afrique “.