Les industries mécaniques, électriques et électroniques (IMEE), le secteur du textile-habillement, le cuir et chaussures, les filières de l’industrie chimique, l’industrie agroalimentaire, le secteur du numérique et la filière énergétique sont les 6 secteurs prioritaires qui ont été identifiés par l’étude sur la coproduction en Tunisie, élaborée par l’Institut de Prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED) et IPEMED Tunisie et publiée en septembre 2017.
La coproduction signifie le développement conjoint d’une chaîne de valeur, intégrant au moins un partenaire du sud et un partenaire de la rive nord, et engageant des investissements, a expliqué Jean-Louis Guigou, président d’IPEMED, qui a cité au nombre des atouts du site Tunisie, le positionnement stratégique, la compétitivité de l’économie et l’attractivité des IDE.
L’étude, présentée, jeudi, à la Banlieue nord de Tunis, à l’occasion des “Rencontres Africa 2017”, recommande à la Tunisie, de moderniser tout son tissu industriel, afin de réussir ce nouveau mode de partenariat, qui stipule une fructueuse association entre deux partenaires et permet un partage de la valeur ajoutée, et ce, pour l’intérêt de deux sociétés, voire de deux pays, dans le cadre d’un modèle gagnant-gagnant.
Cette interdépendance permettra de faciliter une forte intégration des chaines de valeur, la création d’emplois, la montée en gamme de l’industrie tunisienne en termes de qualité et d’innovation, ce qui permettra au pays de diversifier ses exportations et de se positionner comme une véritable plateforme entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne, d’après les auteurs de l’étude.
Dans son témoignage, Amine Ben Ayed, directeur général de la société “Misfat”, a indiqué qu’à travers l’achat d’une société française spécialisée dans la fabrication de filtres pour automobiles, il a réussi à élargir son activité (en Tunisie et en France), à renforcer ses bénéfices et à doubler son personnel.
Stéphane Yries, secrétaire général de groupe Avril, a, pour sa part fait remarquer que pour réussir une coproduction, il faut qu’il y ait des partenariats très forts. “Il faut aussi solliciter un appui technique et logistique de pointe et mobiliser toutes les énergies des deux partenaires”, a-t-il dit.
Pour ce qui est de la sélection des filières prioritaires, l’étude révèle qu’elle a été faite sur la base d’un ensemble de critères, dont le repositionnement au niveau d’un maillon de la chaine de valeur et l’exploration des activités non encore initiées ou sous-exploitées. Il est à souligner que l’Institut “IPEMED”, crée en 2006, est un Think Tank de la région méditerranéenne, qui a pour mission de rapprocher par l’économie, les pays des deux rives de la Méditerranée.