L’Agence nationale de maîtrise de l’énergie (ANME) a signé, vendredi 6 octobre à Tunis, un accord de coopération avec le Comité général de contrôle des dépenses publiques pour l’exécution d’un plan de maîtrise de l’énergie dans le secteur public.
Cet accord, paraphé par le directeur général de l’ANME, Hamdi Harrouch, et la présidente du Comité général de contrôle des dépenses publiques, Kaouthar Néji, vise à intensifier le rôle de l’Etat dans l’application de la stratégie nationale de maîtrise de l’énergie, à travers l’élaboration d’un plan d’investissement à court et moyen termes et la fixation des indicateurs nécessaires pour le suivi de l’entrée en vigueur de ce plan.
Le plan d’action de cet accord se base sur quatre axes, notamment la mise en place d’un système de données au niveau de l’ANME pour la collecte des informations relatives aux indicateurs de consommation de l’énergie et des dépenses publiques dans ce domaine, sachant que les contrôleurs des dépenses publiques doivent veiller à la crédibilité de ces informations et la régularité de leur périodicité.
Il s’agit également de comparer et d’échanger les indicateurs de consommation d’énergie des différentes administrations publiques et d’établir une plateforme commune pour la diffusion des guides des mesures techniques relatives au domaine de la maîtrise de l’énergie.
Le deuxième axe consiste en la réalisation des études nécessaires pour la préparation d’un plan d’action moyennant la fixation d’un calendrier pour la réalisation d’un audit énergétique des différentes administrations publiques et l’élaboration des études d’efficacité portant sur l’utilisation des énergies renouvelables en vue de couvrir la consommation des bâtiments en relevant.
L’accord comporte, en outre, l’exécution d’un programme de renforcement des capacités des intervenants publics en matière de maîtrise de l’énergie dans les divers domaines technique, financier et réglementaire, en plus de la mise en place d’un système de gestion de l’énergie, selon la norme internationale “ISO 50001”.
Enfin, le quatrième axe porte sur la création d’un mécanisme de contrôle strict et l’institution de pénalités à l’encontre des contrevenants, tout en encourageant les structures et les agents les plus actifs en les récompensant.
Le secrétaire général du gouvernement, Hédi Mekni, a relevé, lors d’un séminaire organisé à Tunis à l’occasion de la signature dudit accord, la demande croissante d’énergie. Pourtant, a-t-il poursuivi, la Tunisie ne dispose pas d’assez de ressources, outre la conjoncture difficile se caractérisant par la hausse des prix au plan international, d’où le déficit énergétique enregistré.
Il a ajouté que l’administration tunisienne est l’une des structures les plus énergivores. Cette utilisation excessive ne tient pas compte des ressources et finances publiques disponibles, en dépit de la publication de plusieurs textes juridiques incitant à la maîtrise de l’énergie.
Le secrétaire d’Etat chargé des Mines, Hachem Lahmidi, a pour sa part déclaré que la Tunisie a enregistré, au cours des sept dernières années, un fort déficit énergétique qui a atteint son maximum. A ce titre, “des crédits de plus de 20 milliards de dinars ont été alloués pour couvrir ce déficit, sachant que ce montant est prélevé sur le budget de l’investissement et des interventions sociales”, a-t-il soutenu.
Le responsable a encore fait remarquer que pour préserver les équilibres énergétiques du pays, l’accent est mis sur l’élaboration d’une nouvelle politique de l’énergie visant à réduire le déficit énergétique et son impact sur la balance des paiements. IL s’agit, par ailleurs, de passer d’un système traditionnel de production et de consommation à un nouveau modèle durable basé sur la diversification des sources et systèmes de production et de consommation.
A noter que le gouvernement s’attelle à réduire la demande en énergie à hauteur de 30% et à hisser la part des énergies renouvelables dans la composition de l’électricité à 30% également à l’horizon 2030. L’objectif est également d’abaisser son intensité carbone de 41% d’ici à 2030.