L’obtention de financement constitue pour la petite et moyenne entreprise en Afrique, particulièrement en Tunisie, un parcours du combattant, ceci étant, des solutions existent et d’autres sont en cours d’identification grâce à l’émergence de plusieurs fonds d’investissement privés soutenus par des bailleurs de fonds régionaux et internationaux, ont assuré les participants à l’atelier sur le financement tenue dans le cadre des “Rencontres Africa 2017”.
Pour Tarek Cherif, président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT), le financement de l’investissement constitue un vrai problème surtout pour les PME tunisiennes dans les régions. La cherté du crédit et les difficultés d’accès aux fonds font de la quête de ce financement “une souffrance totale” pour le chef d’entreprise tunisien, compte tenu des démarches administratives complexes et lentes, selon ses propos.
Il a évoqué le rôle joué par les banques de développement dans les années 80, en matière de développement de l’industrie, à travers le financement de la création des PME, ce qui n’est plus le cas, aujourd’hui, avec les banques universelles. En dépit de l’existence de la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME) et la Banque tunisienne de solidarité (BTS) dont l’offre dans ce domaine demeure insuffisante, un maillon de la chaîne manque toujours et le vide laissé par ses banques de développement se fait sentir.
Le pdg de l’UIB, Mondher Ghazali, conteste ce constat, affirmant que les banques ne doivent plus investir dans les fonds propres, et que l’expérience a montré que chaque fois où elles dérogent à cette règle, cela se solde par un échec. Cette action doit être assurée par les parties qui le font mieux, à savoir les fonds d’investissement, selon ses propos.
Les banques tunisiennes, dont le concours à l’économie est de l’ordre de 10%, sont naturellement attirées par les opérateurs d’excellence (les meilleures signatures) qui offrent une communication financière transparente, a-t-il indiqué.
L’UIB, filiale partielle du Groupe société générale, offre des crédits à 2 ou 2,5%, a-t-il dit, reconnaissant que ce coût demeure peu représentatif et que l’accès au crédit peut être cher, particulièrement pour les entreprises dont la structuration est floue et la certification de leurs informations financières faible.
Quant à Zied Oueslati, responsable à AfricInvest, le problème de la Tunisie se situe au niveau de l’écosystème général lequel doit être mis à niveau, précisant que le système de microfinance tunisien est le seul en Afrique à ne pas être autorisé à collecter des dépôts, sachant que les Tunisiens ne peuvent déposer de l’argent auprès des banques de financement des PME.
Il a, à cet égard, pointé du doigt les restrictions imposées par la Banque centrale de Tunisie (BCT) alors que la PME tunisienne a plus que jamais besoin d’exporter pour vivre compte tenu de la taille limitée du marché local.