Le creusement du déficit budgétaire, hors amortissement de la dette, s’est accentué jusqu’à fin août 2017, pour s’établir à 3,81 milliards de dinars contre 3,12 milliards de dinars une année auparavant. Cette évolution a été induite par une progression notable des dépenses courantes et des intérêts de la dette publique qui a largement dépassé la hausse des ressources propres, indique la Banque centrale de Tunisie (BCT) dans sa note du mois d’octobre 2017 sur l’évolution de la conjoncture économique et monétaire.
S’agissant des ressources propres de l’Etat, elles ont accumulé, au terme des huit premiers mois 2017, un montant de 15,15 milliards de dinars, en progression de 8,5% par rapport aux réalisations de la même période en 2016, tirées par la bonne performance
des recettes fiscales qui ont totalisé 14,05 milliards de dinars, en hausse de 15,3%.
En revanche, les recettes non fiscales ont accusé une baisse pour s’établir à 1,1 milliard de dinars, contre 1,77 milliards de dinars, une année auparavant, cette dernière ayant été caractérisée par l’encaissement du produit de cession de la licence 4G de téléphonie mobile pour un montant de 471 MDT.
Le renforcement des recettes fiscales a été particulièrement favorisé par la progression des impôts sur les revenus, autres que les salaires (1,44 milliard de dinars contre 1,18 milliards de dinars à fin août 2016) et des impôts sur les sociétés non pétrolières (1,40 milliard de dinars contre 847 MDT).
Croissance des recettes à titre d’impôts indirects
Les recettes à titre d’impôts indirects ont également réalisé une croissance notable de 13,3%, au terme du mois d’août 2017, contre seulement 2,6% une année auparavant, émanant essentiellement d’une amélioration tangible des recettes de la TVA (3,86 milliards de dinars contre 3,25 milliards de dinars à fin août 2016), qui représentent à elles seules près de la moitié des recettes d’impôts indirects, reflétant vraisemblablement d’un effort de collecte et d’un élargissement de l’assiette de la TVA.
Quant aux dépenses hors principal de la dette, elles ont atteint 18,93 milliards de dinars, au terme des huit premiers mois de 2017, soit en hausse de 2,31 milliards de dinars par rapport aux réalisations d’août 2016, du fait notamment de l’augmentation des dépenses de fonctionnement, qui ont totalisé 13,07 milliards de dinars (contre 11,76 milliards de dinars une année auparavant).
Hausse remarquable des dépenses de rémunérations
La BCT fait état aussi d’une hausse remarquable des dépenses de rémunérations qui ont atteint 9,88 milliards de dinars, au terme des 8 premiers mois de 2017, contre 8,91 milliards de dinars une année auparavant, en accroissement de 10,9%.
Egalement, les interventions et transferts ont progressé de 14% contre un repli de 20,8% l’année précédente. Par ailleurs, l’accroissement des dépenses en capital a été plutôt modéré, soit 6,8% contre 39,8% à fin août 2016, à cause d’une contraction des investissements directs (-1,3% après une hausse de 40,6% à fin août 2016).