Une étude sur le “leadership en Afrique et les attentes des jeunes” a été réalisée en 2016 par le groupe Mazars, sur un échantillon de 760 jeunes dans 43 pays d’Afrique Subsaharienne, révélant un fort besoin d’adapter l’environnement économique et professionnel dans ces pays aux attentes des jeunes”. C’est ce qu’a indiqué Mohamed Ali Elaouani Cherif, associé du groupe Mazars, cité par l’agence TAP, en marge de la conférence plénière de clôture des Rencontres Africa 2017 intitulée “La formation comme vecteur de développement et de facilitation de l’entrepreneuriat”.
Il précisé qu’au niveau de “la nouvelle génération venue sur le marché du travail, à partir des années 90, plus de 48% des jeunes formés en Afrique souhaitent avoir une expérience internationale en dehors du continent africain, mais veulent rentrer chez eux. Ces jeunes pensent que cette expérience à l’étranger ne doit pas être de plus de 1 à 3 ans. 16% estiment qu’ils ont besoin de quelques mois d’expérience à l’étranger. C’est-à-dire que les deux tiers des jeunes interviewés veulent vivre chez eux contrairement aux idées reçues et je pense que c’est valable pour la Tunisie aussi”.
“Ce dont ces jeunes ont besoin, c’est d’avoir un environnement professionnel, de vie de développement qui soit au niveau de leurs attentes. D’après les résultats de cette étude, il importe de développer la formation continue à tous les niveaux, aussi bien pour les jeunes que les moins jeunes. Elle a également mis l’accent sur un manque flagrant en matière de coaching en Afrique”, a expliqué Mohamed Ali Elaouani Cherif.
Le développement des soft skills fait également défaut en Afrique, c’est-à-dire on a des gens qui soient bien formés dans leurs domaines mais ne sont pas en matière de communication, de gestion de leurs équipes… et cela ne leur permet pas de devenir des leaders, a-t-il encore souligné.
S’agissant de la Tunisie, Elaouani pense “qu’il faut travailler sur une nomenclature des métiers. c’est vrai que le taux de chômage est assez important en Tunisie, mais il y a aussi beaucoup de domaines ou les employeurs ne trouvent pas des gens à recruter. Est-ce que nous ne formons pas trop de jeunes dans des filières dans lesquelles le marché n’a pas besoin et pas suffisamment pour certains métiers ? Comment orienter les filières de formation vers les besoins du marché ? ce sont autant de pistes de réflexions qu’on doit engager”.
La Tunisie aura intérêt à miser sur la formation continue, la formation technique spécifique sur des créneaux pointus. Il y a aussi un travail psychologique à faire pour convaincre les familles et les jeunes de l’importance de certaines filières de formation. Il faut aussi rapprocher les universités du marché et des entreprises,a-t-il conclu.