Olivier Poivre d’Arvor : “L’idée de penser que l’avenir des étudiants tunisiens c’est d’aller se former ailleurs est désespérante”

La formation est une problématique cruciale et stratégique pour l’avenir de la Tunisie mais aussi pour l’avenir du continent africain et du monde. La formation doit être une réponse à trois défis: citoyenneté, employabilité et entrepreneuriat. C’est ce qu’a déclaré le ministre tunisien du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Zied Laadhari.

Présidant, vendredi 6 octobre, la conférence plénière de clôture des Rencontres Africa 2017 intitulée “la formation comme vecteur de développement et de facilitation de l’entrepreneuriat”, Laadhari a expliqué que “la formation au sens large du terme, c’est former des citoyens. Il faut qu’à travers l’éducation et la formation dispensées, nos jeunes puissent devenir porteurs de valeurs, d’un idéal, d’une capacité de créativité, d’imagination et de construction”.

Pour lui, “le défi de l’employabilité consiste à préparer les jeunes au marché de l’emploi et du travail. Donner à l’enseignement cette dimension pratique, professionnalisante, revient non pas à dispenser des compétences techniques seulement, mais aussi des compétences mentales et comportementales adaptées à un marché de travail en continuelle mutation”.

Quant au troisième défi (entrepreneuriat), il consiste, selon Laadhari, “à pouvoir inculquer cette attitude entrepreneuriale aux jeunes dès leur jeune âge”.

De son côté, l’ambassadeur de France à Tunis, Olivier Poivre d’Arvor, a indiqué que “les deux pays viennent de signer un accord de 10 millions d’euros pour permettre aux ISET de délivrer des diplômes à plus forte employabilité. Par ailleurs, depuis plusieurs années, nous avons mis en place grâce à l’AFD des programmes de consolidation des centres de formation professionnels “.

Le diplomate français considère par ailleurs que “l’idée de penser que l’avenir des étudiants tunisiens c’est d’aller se former ailleurs est une idée désespérante. Je crois que le seul projet politique qui puisse être viable, c’est de créer en Tunisie, ensemble à travers peut-être des PPP, une université tuniso-française, à destination de ce bassin de population tunisien, mais aussi africain et pourquoi pas français. Ce projet paraît utopique et très ambitieux mais il est réalisable. L’idée est pour l’heure ouverte aux discussions et pourrait se concrétiser dans les années à venir et être la réponse à cette problématique de formation”.