Depuis sa création en 2014, AfricInvest (fonds privé couvrant le Maghreb et l’Afrique subsaharienne) a apporté son financement à 150 entreprises, dont la moitié est en Tunisie. C’est ce qu’a affirmé, vendredi 6 octobre, Zied Oueslati, responsable Associé partenaire de ce fonds.
Avec 7 bureaux en Afrique et un bureau à Paris, AfricInvest a également créé un fonds transfrontalier qui permet aux entreprises tunisiennes de s’internationaliser en Europe et en Afrique, en partenariat avec des entreprises françaises, a-t-il ajouté lors d’un atelier sur “le financement en Afrique : quelles solutions pour les entreprises” tenu dans le cadre des Rencontres Africa 2017.
Oueslati indiquera qu’actuellement le montant des fonds levés par le capital-risque en Afrique demeure faible variant entre 3 à 4 milliards de dollars, mais on enregistre une multiplication des fonds d’investissement aux Etats-Unis et en Asie (pas uniquement en Chine), dédiés à l’Afrique.
Parmi les secteurs qui ont le vent en poupe auprès de ces fonds, il cite l’éducation et “la fine tec”, précisant que le taux de pénétration du banking mobile atteint 90% dans certains pays africains, tels que le Nigeria, le Kenya, où des hubs de digitalisation ont vu le jour, attirant même les fonds de la Silicon Valley.
Quant à l’accompagnement des entreprises qui cherchent à investir en Afrique ou ailleurs, Isabelle Bébéar, directrice de l’international et de l’université à la BPI France, a évoque l’expérience de cette banque publique d’investissement, en matière d’accompagnement de ses clients. L’institution propose des formations qui diffuser une éducation financière et en marketing auprès des chefs d’entreprise, tout en leur permettant de partager leurs expériences et leurs difficultés.
Elle a également développé une plateforme “d’e-learning” ouverte à tous les chefs d’entreprise francophones (Bpifrance-university.fr). Ces services accompagnent toute une palette d’outils financiers mis à la disposition des entreprises françaises pour les aider à s’agrandir.
La Bpi œuvre en outre à constituer un réseau des entreprises africaines performantes, en vue de les mettre en réseau avec des entreprises françaises, afin d’apporter une solution aux inquiétudes manifestées par ces dernières quant à leur installation en Afrique pour des raisons diverses (sécurité, solvabilité, absence d’information).
Quant à Proparco, filiale de l’Agence française de développement (qui gère l’aide publique française au développement), elle soutient directement les PME africaines à travers notamment le financement des études de faisabilité, selon Myriam Bouslama, responsable de division institutions financières à l’AFD.
Proparco compte renforcer ses capacités (humaines notamment) pour pouvoir répondre à la demande dans ce domaine, a-t-elle ajouté, soulignant les différents services proposés par l’AFD tels que l’accompagnement des banques au plan technique et la diffusion de la culture de gestion de risques. A cet égard, 35.000 PME ont bénéficié de ses services au cours des 10 dernières années.