Björn Rother Robert Blotevogel, représentant du Fonds monétaire international (FMI) en Tunisie, a déclaré que l’équipe du FMI et l’équipe économique du nouveau gouvernement s’accordent à considérer que la nécessité de créer des emplois et contenir la dette publique doivent être au centre de tout effort de réforme économique. Une meilleure gestion de la masse salariale, qui est parmi les plus élevées au monde et absorbe la moitié des dépenses publiques, sera indispensable.
La mission note l’engagement des autorités à traduire leurs ambitions de réforme en actions dans le projet de loi de finances de 2018.
Selon un communiqué publié par le FMI, au terme de la visite d’une équipe des services du FMI, dirigée par Rother, qui a séjourné à Tunis du 4 au 6 octobre pour examiner “les perspectives économiques et les politiques économiques que les autorités entendent mettre en œuvre dans le cadre de leur programme de réformes économiques appuyé par un accord quadriennal au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC)”, le représentant du FMI en Tunisie a souligné que “la loi des finances porterait sur la réduction du déficit budgétaire, grâce à une réforme fiscale globale et à une rationalisation des dépenses inefficaces. Elle consacrerait également davantage de ressources à l’appui des PME. Exécutés dans un cadre adéquat, les investissements par le biais de partenariats publics-privés (PPP) pourraient améliorer la qualité de l’infrastructure et aider à libérer des ressources pour d’autres dépenses prioritaires en matière de santé et d’éducation”.
“Assurer la viabilité du système de sécurité sociale, améliorer la gouvernance et la surveillance des entreprises publiques déficitaires et moderniser la fonction publique demeurent des réformes structurelles cruciales pour réduire les risques budgétaires et rendre l’ensemble de l’économie plus compétitive”, a-t-il ajouté.
Les discussions sur les politiques économiques des autorités tunisiennes appuyées par l’arrangement au titre du MEDC se poursuivront à Washington lors des réunions annuelles du 13 au 15 octobre.
A rappeler qu’en mai 2016, le Conseil d’administration du FMI a approuvé un prêt d’un montant total de 2,9 milliards de dollars au profit de la Tunisie (375% de la quote-part du pays), qui sera débloqué par tranches sur une période de 4 ans. Le 12 juin 2017, le Fonds a débloqué la deuxième tranche du prêt accordé à la Tunisie d’un montant de 314,4 millions de dollars, portant ainsi le montant des sommes décaissées au profit du pays à 628,8 millions de dollars.
Le programme prévoit huit décaissements au total devant se faire tous les six mois, à des échéances régulières au fur à mesure de l’avancement des réformes et de l’amélioration de la performance économique.. donc, il en reste six.
La mission du FMI du mois d’octobre intervient avant le troisième décaissement. L’un des points sur lequel insiste le plus le Fonds, c’est la maîtrise de la masse salariale, qui était à 14,1% du PIB l’an dernier, il préconise de “remettre la masse salariale sur une trajectoire lui permettant d’atteindre l’objectif de 12% du PIB en 2020”.