Les pays du bassin sud de la Méditerrané et de la région de l’Afrique subsaharienne ont le potentiel de relever les défis du développement social et de la stabilité, en garantissant de nouvelles perspectives de mécanisation de leur agriculture.
C’est le constat fait par les représentants d’organisations et d’institutions internationales, réunis dans le cadre d’un séminaire, organisé samedi 14 octobre à Bari (sud de l’Italie) sur les défis de l’agriculture en Méditerranée et en Afrique.
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La mécanisation agricole en Afrique a été négligée, voire déconseillée pour son impact sur la création d’emplois en milieu rural, révèle une enquête qui a ciblé 11 pays de la région subsaharienne représentant 573 millions d’habitants, soit 23% de la production agricole du continent (chiffre 2017).
Présentée à l’occasion de ce séminaire, tenu en marge de la 5ème édition de la foire biennale dédiée aux machines et technologies pour les chaînes de production agricole “Agrilevante“, l’étude souligne qu’aujourd’hui, les deux-tiers de la puissance utilisée pour préparer les terres à des fins agricoles en Afrique subsaharienne trouvent leur origine dans la force humaine.
A titre de comparaison, cette force humaine serait utilisée à hauteur de 30% pour les terres d’Asie du Sud et de 25% concernant celles de l’Amérique latine.
“La mécanisation de l’agriculture africaine représente l’un des grands défis de demain et un élément clef dans le processus de développement des pays du continent africain où 70% de la population vit encore de l’agriculture familiale, a fait remarquer Joseph Kienzle, représentant de la FAO.
Au cours de son intervention, Kienzle a précisé que la réussite de ce processus de mécanisation passera indéniablement par la mise en place de stratégies intégrées pour chaque pays et par la création d’un environnement favorable à l’entrepreneuriat dans les espaces ruraux.
Il s’agit “de donner plus d’importance au secteur privé, notamment, la nouvelle génération d’entrepreneurs agricoles, dans l’objectif de créer un environnement favorable à l’entrepreneuriat dans les régions rurales”, a-t-il encore faite savoir.
Pour Luigi Bodria, représentant du Club de Bologne (association internationale active dans le domaine de la mécanisation agricole), “la mécanisation de l’agriculture africaine qui constitue la solution pour résoudre les problèmes des pays du Continent, doit être adaptée à leurs besoins réels. La mise en place de programmes de formation, la garantie d’un accès aux crédits, outre la disponibilité des pièces de rechange et l’entretien, sont autant d’atouts qui garantiront la réussite de ce processus”, a-t-il dit.
Le président de la Fédération italienne des constructeurs de machines agricoles “FederUnacoma”, Alessandro Malavolti, a, pour sa part, estimé que la modernisation de l’agriculture représente un choix stratégique pour les pays africains ainsi qu’une nécessité pour les pays européens confrontés à de fortes vagues d’immigration incontrôlée provenant essentiellement de cette région.
“Plutôt que d’ériger des barrières en Europe, nous devons nous efforcer de promouvoir dans ces pays la création de la richesse pour donner une raison de vivre à leurs peuples”, a-t-il affirmé.
Pour en comprendre toute l’importance, il convient de rappeler que la situation est particulièrement grave en Afrique subsaharienne où 22,5% de la population souffre de malnutrition, a fait remarquer Malavoti.