Le président du Groupement professionnel du plastique relevant de la Confédération des entreprises citoyennes (CONECT), Oussama Messaoudi, tout en indiquant que son groupement approuve l’interdiction des sacs en plastique, appelle cependant le ministère des Affaires locales et de l’Environnement à adopter une politique progressive avant d’appliquer le projet de loi élaboré par le ministère concernant l’interdiction de l’importation, l’écoulement et l’industrialisation des sacs en plastique à usage unique et non biodégradables.
Au cours d’une conférence de presse tenue à Tunis mardi 17 octobre par le Groupement, Messaoudi a expliqué que les objectifs d’une telle politique sont la restructuration du secteur et l’intégration des industriels dans des projets adaptés aux spécificités du produit et aux exigences du marché, conformément aux critères environnementaux énoncés.
Messaoudi recommande également au ministère de faire participer les industriels, les investisseurs et les employeurs à l’élaboration de telles lois. Il s’agit, en outre, d’établir une feuille de route claire pour éradiquer les sacs en plastique sans pour autant toucher aux droits économiques et sociaux des professionnels, faisant remarquer que ce projet de loi a été préparé sans la réalisation d’une étude objective présentant des solutions et des alternatives.
La décision du retrait des sacs en plastique, a-t-il dit, de toutes les caisses dans les grandes enseignes commerciales, depuis le mois de mars 2017, a engendré l’arrêt de l’activité dans pas moins de 15 entreprises et la perte de 300 postes d’emploi, précisant que le secteur comprend actuellement 84 sociétés et offrent plus de 12 mille emplois directs et indirects.
Le président de la CONECT, Tarek Cherif, a fait savoir que la décision d’interdiction des sacs en plastique des grandes surfaces et le projet de loi relatif à l’interdiction de l’importation, l’écoulement et la fabrication des sacs à usage unique sont des décisions à sens unique auxquelles n’ont pas été associées toutes les parties concernées.
“Il est inacceptable”, pour lui, que la Tunisie procède à l’importation de sacs en plastique et cause la fermeture de dizaines d’entreprises, appelant à la nécessité d’entamer un dialogue entre toutes les parties pour trouver les solutions idoines.
Il a enfin mis l’accent sur l’importance d’œuvrer à la préservation de l’industrie en Tunisie ainsi que l’environnement, recommandant d’accorder le temps nécessaire aux industriels et de dialoguer avec eux afin de trouver les moyens susceptibles de les aider à changer leurs méthodes de travail.
On a compris que Messaoudi est dans son rôle, celui de défendre ses adhérents, par contre on a du mal à saisir qu’il demande l’application de l’interdiction de sacs en plastique comme si la loi venait d’être édictée alors qu’elle a été élaborée depuis des lustres. En outre, lorsqu’il demande que les industriels soient associés à l’élaboration de ladite loi, là aussi on ne comprend rien, parce qu’on a déjà entendu ces derniers dire qu’ils sont d’accord avec cette loi mais qu’ils demandaient juste que sont application soit différée.
Dans ces conditions, on se demande bien comment la Tunisie peut avancer si à chaque fois qu’une loi est proposée personne ne veut qu’on applique. D’ailleurs, les pharmacies ont accepté (pour mars 2018), les supermarchés ne les distribuent plus, etc.
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