La STIP (Société tunisienne des industries de pneumatiques) est en arrêt de production depuis le 5 juillet 2017, et ce suite au sit-in d’une trentaine de personnes qui empêchent les 900 autres employés de travailler.
Abdelkader Dridi, DG de la société Africa Holding avait acquis 70,77% du capital de la STIP, une entreprise en difficultés depuis plusieurs années. Sa prise de fonction après l’opération de rachat n’a pas été de tout repos. Nommé en septembre 2016 en tant que nouveau PDG de la société, il a été empêché par des sit-inneurs d’accéder aux locaux de l’entreprise; il n’a pu réellement prendre ses fonctions et accéder à son bureau qu’en décembre 2016.
Pire, 30 travailleurs auraient saisi deux camions et la voiture d’un cadre lui intimant l’ordre de démissionner.
Personne n’est dupe y compris au sein des syndicats de cette firme dans laquelle l’Etat possède encore 12,5% des actions que ses difficultés financières proviennent d’une mauvaise gestion qui s’est étalée sur plus d’une décennie. «Vous savez qu’au siège de la STIP, il y a 81 travailleurs dont 40 n’accomplissent aucune tâche, ils passent leurs journées à ne rien faire. Je leur ai proposé des indemnités de départ. Ils ont accepté, mais c’est la centrale syndicale qui a refusé».
Pour redresser et sauver la STIP qui ne peut plus bénéficier d’aucun concours bancaire, il faut injecter de l’argent frais dans le capital pour réduire notamment les charges financières et les ramener à des niveaux acceptables de % du total revenus alors qu’ils sont aujourd’hui à 15%, et ramener également les salaires à 20% du chiffre d’affaires contre 30% actuellement.
Aucun plan de redressement ne pourra réussir quand l’UGTT appelle à la “nationalisation de la STIP“ et lorsque la production est bloquée depuis le mois de juillet 2017, sans oublier les défaillances au niveau de la productivité, «des travailleurs payés pour 48h de travail alors qu’ils n’en font que 40».
La direction de l’entreprise est persuadée que les sit-inneurs de la STIP sont soutenus et probablement financés par des personnes qui ont des intérêts dans l’activité du pneu sur le marché parallèle dans la région du Sahel. Abdelkader Dridi se demande comment vivent les sit-inneurs (des anciens employés de la société) alors qu’ils n’ont pas été payés depuis 4 mois.
Un marché parallèle qui n’a jamais été aussi florissant face à une entreprise qui n’est pas compétitive de par l’importance de ses charges, sa faible productivité et son instabilité sociale.
Nous y reviendrons.
A.B.A