Dans les plus vieilles démocraties du monde, l’évasion fiscale est considérée comme l’un des plus grands péchés, tandis qu’en Tunisie, elle est encore prise à la légère. C’est ce qu’estime le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail, Noureddine Taboubi.
“Parmi les propositions formulées dans le cadre du projet de loi de finances 2018, nous avons suggéré de diviser le pays en régions fiscales de manière à assurer une certaine équité fiscale”, a ajouté Taboubi dans une interview exclusive accordée à l’agence TAP.
“Il est inadmissible, aujourd’hui, que le médecin exerçant dans le secteur public paye une taxe plus élevée que son homologue du secteur privé”, a-t-il regretté, appelant à la nécessité de renforcer le contrôle fiscal.
“Il est encore inconcevable que des personnes fassent fortune au détriment d’autres classes et que de surcroît ils manquent à leur devoir fiscal”, a-t-il insisté.
Le responsable syndical a souligné que l’UGTT défend les salariés mais aussi les entreprises, déclarant qu'”il est inadmissible, aujourd’hui, que les travailleurs ou les employés assument à eux seuls la charge fiscale, car ils sont soumis au prélèvement direct sur salaire”. Il appelle, à cet égard, à la nécessité de mettre en œuvre la loi incriminant l’évasion fiscale.
“L’UGTT demeure une force de proposition”, a-t-il lancé, mettant l’accent sur la nécessité d’engager des réformes structurelles afin de redresser les institutions économiques publiques et privées et de développer l’économie nationale.
“Le peuple tunisien ne doit aucunement rester l’otage de l’endettement extérieur dont on ignore ses répercussions”, a-t-il insisté.
Il a appelé à la nécessité de contrôler les entreprises exportatrices exonérées d’impôt, déclarant “nous soutenons l’exportation mais il faut s’assurer que ses recettes contribuent à l’augmentation des entrées de devises qui serviront à développer le tissu économique”.
D’autre part, Taboubi affirme que l’UGTT ne s’oppose pas au rééchelonnement des dettes qui doivent, selon lui, être remboursées.
L’UGTT n’a pas une relation d’entente permanente ou de rivalité continue avec n’importe quel gouvernement. Les rapports avec le pouvoir exécutif sont déterminés en fonction de la mise en œuvre des programmes et des choix en matière de développement qui illustrent le slogan de l’Etat civil, démocratique et social au sein duquel les charges au même titre que les fruits sont partagés.
70% des recettes fiscales proviennent des prélèvements effectués sur les salaires des employés et des salariés alors que les classes fortunées ne s’acquittent jamais pas de leur devoir fiscal, a dénoncé le secrétaire générale de l’UGTT, appelant l’Etat à recouvrer ses dettes fiscales et douanières auprès de plusieurs entreprises (amendes et évasion fiscale), à rejeter le principe de l’amnistie fiscale et à revoir le rôle, les mécanisme d’action ainsi que les prérogatives de la commission de confiscation et à simplifier les procédures fiscales.
La banque centrale qui est, a-t-il dit, en état comateux, doit s’acquitter de la mission qui lui est dévolu.