Vous prenez une diva, Dorsaf Hamdani au chant, quatre virtuoses (Daniel Mille à l’accordéon et la direction musicale Lucien Zerrad, guitare, oud et arrangements Zied Zouari, violon, alto Youssef Zayed, percussions et oud), vous rajoutez la merveilleuse salle des concerts de la cité de la Musique, Philharmonie de Paris.
Vous piochez dans le must des répertoires de deux sommités de l’art et de la musique Barbra la dame en noir et Fairouz la dame en turquoise. Et vous obtenez un concert détonnant, exceptionnel, sublime qui a conquis un public d’initiés avertis venu savourer l’excellence.
La barre était haute pour Dorsaf Hamdani. Même reconnue comme une des plus grandes voix de son pays, Dorsaf la Tunisienne se devait de faire ses preuves, de convaincre et d’exister en tant que grande artiste cantatrice, devant un public de connaisseurs, en interprétant avec sa touche personnelle des succès qui ont fait la réputation de deux grandes dames talentueuses et énigmatiques Fairouz et Barbara.
Dorsaf Hamdani ne devait pas se contenter de reprendre des succès de ces divas, elle se proposait dans son projet de les faire parler l’une à l’autre, de rapprocher leurs cultures pour n’en faire qu’une celle de l’art, de l’amour et de la tolérance et pour ne faire rejaillir que leurs auras.
Le concert a été une splendeur, un coup de génies. Usant de la grande qualité de la sonorisation de la salle de la Philharmonie de Paris qui a rendu avec fidélité la précision des notes, la subtilité des dosages vocaux jusqu’au moindre petit soupir de l’artiste, Dorsaf Hamdani a excellé en prenant plaisir à présenter ses capacités artistiques, sa maîtrise technique du chant avec une voix exceptionnelle, puissante, chaude, sensible, sensuelle et authentique.
L’artiste a été acclamée à chaque fin de prestation et a eu droit à la fin du concert à un déluge d’applaudissements d’un public acquis et totalement conquis.
Dorsaf Hamdani n’a pas caché sa grande appréhension de ce concert test très important à ses yeux eu égard au prestige du lieu, cette salle mythique des concerts de la Philharmonie de Paris. L’artiste tunisienne a gagné son pari. Elle a brillé de mille éclats et repart après une prestation “feu d’artifices” qui fait d’elle la sœur de ses deux grandes aînées, Fairouz et Barbara, les rejoignant dans une famille de femmes libres talentueuses et singulières.
Durant ce spectacle grandiose et émouvant j’ai eu une pensées aux millions de tunisiens, déçus de la révolution, qui n’ont pas le moral et à qui je dédie ce sublime concert qui a fait au-delà de son caractère artistique la promotion de la Tunisie de l’Excellence, la Tunisie que nous aimons tous. A travers ces femmes tunisiennes qui nous surprennent, nous épatent, nous étonnent et nous transportent tous les jours, la Tunisie ne peut que vivre des jours meilleurs.
Hakim Tounsi