La présidente de l’UTICA, Wided Bouchamaoui a indiqué que “l’intégration du secteur informel dans l’économie organisée, le retrait du billet de 50 dinars et la restructuration du port de Radès sont des mesures de nature à fournir à l’Etat des ressources additionnelles lui permettant de ne pas doubler les charges des entreprises organisées”.
Dans une interview qu’elle a accordée à l’Agence TAP, la patronne des patrons estime que “le relèvement du niveau de l’investissement privé nécessite la réalisation de la stabilité fiscale, la garantie de nouvelles incitations pour l’entreprise notamment au niveau de l’exportation et la préparation d’un environnement propice à l’investissement notamment dans les régions intérieures”.
De ce fait, Bouchamaoui invite l’Etat à être, aujourd’hui, la locomotive de l’investissement dans les régions, à travers la mise en place de l’infrastructure nécessaire et l’octroi aux investisseurs des facilités nécessaires.
Nécessité d’intégrer 1 million de Tunisiens actifs dans l’informel
Pas moins de 1 million de tunisiens travaillent dans le secteur de l’informel, selon les statistiques publiées par les Nations unies en 2015, rappelle Bouchamaoui, qui appelle le gouvernement à mettre en place un programme de deux à cinq ans pour l’intégration de ces derniers dans le secteur organisé, ce qui va générer des ressources additionnelles pour l’Etat, par le biais des contributions sociales et le paiement de l’impôt sur le revenu.
Elle préconise le retrait du billet de 50 dinars, estimant que cela permettrait de dévoiler les fraudeurs et les contrebandiers qui travaillent essentiellement avec ce billet.
La BCT avait révélé récemment le niveau élevé des transactions effectuées en liquide dans le pays, appelant à prendre des mesures pour en finir avec les opérations en argent liquide qui atteignent annuellement, selon les statistiques, 11 milliards de dinars au moment où les banques tunisiennes connaissent un manque de liquidité équivalent à 9 milliards de dinars.
La dégradation des services au port de Radès coûte à l’Etat 300 millions d’euros
D’après la présidente de l’UTICA, la dégradation des services au port de Radès coûte à l’économie nationale 300 millions d’euros par an (environ 900 millions de dinars). L’état de ce port par lequel passe 90% du commerce extérieur du pays a obligé certains importateurs de se tourner vers le port de Sfax et d’assumer un surcoût au niveau du transport.
Elle considère irrationnelle, face à cette situation, “la poursuite de la domination exercée par la Société tunisienne d’Aconage et de manutention (STAM), au niveau du port de Radès, ce qui fait supporter à l’économie nationale le poids de cette situation”.