La présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), Wided Bouchamaoui, a déclaré, mardi 24 octobre, que les mesures de la loi de finances pour l’exercice 2018 sont pour les entreprises “la goutte qui fait déborder la vase”.
Le patronat avait pourtant fait part de ses soucis et présenté au gouvernement, depuis 2012, sa vision économique dans le document “Tunisie 2020”. Dans ce document, l’UTICA a proposé les réformes à engager pour promouvoir l’investissement et l’emploi et atteindre des paliers supérieurs de croissance, a ajouté la responsable, dans une interview accordée à TAP.
“Les propositions de l’UTICA ont été ignorées par le gouvernement”, regrette-t-elle, indiquant que celui-ci continue d’élaborer des lois de finances basées sur des mesures conjoncturelles ne reflétant aucune vision économique intégrale à court terme”.
“Il faut absolument couper avec cette démarche qui rend comme ultime but de la loi de finances la mobilisation de ressources considérées par le gouvernement comme sacrées et intouchables”, ajoute-t-elle.
Bouchamaoui estime que cette démarche est inconcevable. “Le gouvernement ne doit pas chercher, à tout prix, à mobiliser des ressources en doublant les charges des chefs d’entreprise”, a-t-elle dit, rappelant dans ce contexte les dépenses de subventions qui dépassent 1500 millions de dinars et qui doivent être rationalisées.
La présidente de l’UTICA fait remarquer que les entreprises publiques déficitaires alourdissent la charge de l’Etat alors qu’elles ne sont pas en train d’accomplir leur devoir et fournir aux citoyens des prestations de qualité.
“Il faut engager, aujourd’hui, des réformes profondes concernant les entreprises publiques et la Caisse générale de compensation et lutter sérieusement contre l’évasion fiscale et la contrebande”, a insisté Bouchamaoui.
Elle a déclaré que “le secteur privé ne peux pas assumer, seul, les échecs de l’Etat à trouver des solutions innovantes et à initier les réformes nécessaires pour résoudre la crise des caisses sociales”.
D’après elle, l’entreprise tunisienne fait face, aujourd’hui, à des pressions énormes qui sont de nature à réduire sa productivité et sa compétitivité. Elle a évoqué, entre autres, la rude concurrence, le commerce parallèle, le manque de liquidité, la difficulté à accéder aux services bancaires et le doublement des pénalités de retard.