Ahmed Driss, président du Centre des études méditerranéennes et internationales (CEMI) et président de l’Ecole politique de Tunis, estime que le programme d’autonomisation politique de la femme dont la mise s’effectuera sur quatre ans dans trois pays, à savoir la Tunisie, le Kenya et la Colombie, a déjà contribué à améliorer l’accès de la femme aux postes de responsabilité. Mais il appelle à poursuivre les efforts en vue d’atteindre la parité et de traduire l’autonomisation juridique dans la réalité.
Driss a fait cette déclaration, mardi 24 octobre à Hammamet, à l’occasion de la tenue d’une conférence sur les droits politiques de la femme (24, 25 et 26 octobre 2017), à laquelle prennent part de représentants de 12 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.
A cette occasion, il a été convenu d’œuvrer, lors de la conférence de clôture du programme d’autonomisation politique de la femme, à élargir le dialogue sur les questions relatives aux droits politiques de la femme, aux moyens susceptibles de renforcer sa participation à la prise de décision et à la lutte contre les tentatives visant à marginaliser son rôle politique.
Il a rappelé que le programme d’autonomisation politique de la femme a été réalisé en partenariat avec l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (Netherland institute for multiparty democracy) et l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA).
Concernant l’exécution de ce programme en Tunisie, l’orateur a indiqué que, dans le cadre du programme d’autonomisation politique de la femme, l’Ecole politique de Tunis a travaillé de concert avec des représentants de 9 partis politiques tunisiens ayant plus de trois sièges à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Il a, à cet égard, indiqué que l’évaluation préliminaire de ce programme est positive d’autant que la plupart de ces partis ont tenu leur congrès qui ont abouti à une meilleure présence de la femme dans les postes de responsabilité.
Pour sa part, Simone Filipini, directeur exécutif de l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite, a souligné que le choix de la Tunisie pour abriter la conférence sur les droits politiques de la femme illustre la place de ce pays en tant que partenaire privilégié de l’Institut qui s’emploie à renforcer la présence de la femme dans la vie politique.
Tout observateur de la situation de la femme en Tunisie peut constater l’évolution de sa présence dans les différents postes de responsabilité et les grands acquis juridiques dont elle dispose, dit-elle.
Elle appellera au passage à la multiplication des efforts pour traduire les textes juridiques dans la réalité, notamment en ce qui concerne le renforcement de la participation de la femme à la vie politique et afin de faire de la parité une réalité vécue, non seulement en Tunisie mais aussi dans d’autres pays des continents africain, asiatique voire européen.