Le Centre des jeunes dirigeants (CJD) s’est penché sur le projet de la loi de finances pour l’année 2018 et a mis en place une commission en vue de formuler des recommandations à l’attention des instances compétentes, notamment le pouvoir législatif à travers la Commission des finances, de la législation et du développement de l’Assemblée des représentants du peuple.
Dans un communiqué, le CJD affirme avoir constaté que «le projet de la loi de finances 2018 a été élaboré sur la base d’une approche axée principalement sur le recouvrement des impôts et taxes auprès du contribuable, visant essentiellement l’équilibre des finances publiques aux dépens de l’investissement et de la croissance».
Ainsi, le CJD alerte sur d’éventuelles conséquences négatives de l’adoption de certains articles de ce projet de loi sur l’investissement et donc sur la croissance et la création de l’emploi.
Pour le CJD, cette façon de faire montre que le gouvernement a manqué de vision stratégique à long terme lors de l’élaboration de la loi de finances 2018 et une certaine cohérence avec les réformes à mener et globalement les 5 axes du Plan de développement 2016-2020.
Le Centre assure que l’adoption en l’état du projet de la loi des finances 2018 est à même d’instaurer une instabilité fiscale avec la mise en place de nouvelles mesures, de nouveaux impôts et taxes d’une année à une autre, donnant lieu à un manque de visibilité pour les investisseurs nationaux et étrangers faussant, par conséquent toute prévision à court et moyen terme.
Le CJD craint également une aggravation de la pression fiscale par l’augmentation de plusieurs impôts et taxes et qui la fera passer de 20.7% en 2016 à 22% en 2018 avec un impact négatif direct sur l’investissement et le réinvestissement et qui entrave l’entreprenariat et l’initiative privée.
Il dénonce en outre l’absence de mesures concrètes contre l’évasion fiscale, la lutte contre l’économie informelle et la lutte contre la corruption, soulignant que ce projet continue à pénaliser l’entreprise transparente, épargner les évadés fiscaux et favoriser la corruption, lit-on dans le communiqué.
Autre grief du CJD contre le gouvernement : l’absence d’une évaluation claire et transparente de certaines mesures adoptées dans la loi de finances 2017 et leurs applications (décaissement du fonds pour le financement de la PME, du fonds de restructuration des entreprises en difficulté, impact des mesures conjoncturelles adoptées…).
Enfin, le CJD estime que «l’augmentation des taux de TVA et l’élargissement de l’assiette de son application est de nature à aggraver le taux d’inflation qui a déjà atteint 5,7% en 2017…».
Compte tenu de ce qui précède, le CJD souhaite que la loi de finances 2018 soit basée sur l’adéquation entre les mesures encourageant l’investissement et la croissance économique par un allègement de la pression fiscale sur l’entreprise transparente et du contribuable, l’élargissement de la base des recettes fiscales par des mesures plus rigoureuses de lutte contre l’évasion fiscale et l’économie informelle, d’une part, et la revue des équilibres budgétaires de l’Etat par la rationalisation du poste de dépenses et l’adaptation des recettes (essentiellement fiscales) en conséquence, d’autre part.