Une fois n’est pas coutume, une mésentente entre le patronat et le syndicat ouvrier a bien profité aux consommateurs-automobilistes. Pour s’en rendre compte, il n’y a qu’à lire les deux communiqués publiés par les deux parties.
En effet, la Chambre syndicale des transporteurs du carburant (UTICA) affirme, dans un communiqué publié jeudi 26 octobre, qu’elle n’a pas été informée à temps ni de l’horaire ni du lieu exact de la réunion avec la partie syndicale (UGTT), laquelle a reporté, mercredi, la grève de trois jours prévue ce week-end, au début du mois de novembre.
Suite aux informations diffusées sur son absence de la séance de conciliation, la Chambre précise que l’invitation lui est parvenue après l’horaire prévu du démarrage et le lieu mentionné de la réunion était le local de l’inspection du travail à Bab El Khadra alors que la réunion s’est tenue au siège du ministère des Affaires sociales.
“Nous avons entendu parler de la réunion à travers les déclarations dans les médias d’un responsable syndical à la Fédération du transport de l’UGTT”, a affirmé le président de la Chambre, Fathi Zouari, cité dans le communiqué.
“La Chambre ne reçoit d’habitude que des invitations des autorités de tutelle à travers les canaux officiels habituels et non les déclarations médiatiques”, a-t-il ajouté, soulignant que “l’élément décisif dans le report de la grève a été l’appel lancé par la chambre, mercredi, pour inviter les entreprises du secteur à appliquer l’augmentation des salaires et toute affirmation du contraire constitue une contre vérité”.
Selon un communiqué du ministère des Affaires sociales, publié mercredi 25 octobre, la grève des transporteurs du carburant et des marchandises par voie terrestre a été reportée pour les 2, 3 et 4 novembre 2017 suite à une réunion tenue, ce même mercredi, au siège du ministère des Affaires sociales, entre les différents partenaires sociaux.
La réunion s’est tenue sous la présidence du ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, en présence de Mohamed Ali Boughdiri, secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) chargé du secteur privé, Moncef Ben Romdhane, secrétaire général de la Fédération du transport du syndicat, et Foued Ben Abdallah, directeur général de l’Inspection du travail et de la réconciliation au sein du ministère.
Mohamed Ali Boughdiri avait déclaré à l’Agence TAP que l’organisation ouvrière avait décidé de reporter cette grève pour préserver l’intérêt national et éviter toute perturbation de l’activité socio-économique, indiquant qu’une autre réunion de négociations se tiendra, mercredi 1er novembre 2017 pour tenter de parvenir à un accord.
Boughdiri avait qualifié d'”irresponsable et de cas isolé”, le comportement de la chambre nationale de transport des carburants et des marchandises qui “s’était absentée de cette réunion, affirmant que cette attitude ne reflète pas la position des autres chambres”.
Il avait également fait savoir que la chambre s’était, aussi, absentée de la première séance tenue, le matin, au siège du ministère des affaires sociales.
La Fédération générale du transport revendique la signature de l’annexe relative aux majorations des salaires des travailleurs de ce secteur alors que la chambre de transport du carburants demande un délai supplémentaire en raison des difficultés économiques que connaît le secteur.
Les chefs d’entreprises ont refusé d’appliquer l’accord relatif à la majoration des salaires des travailleurs du secteur au titre de 2016 qui était fixée à 6,3% (entre 20 et 35 dinars).
Rappelons que la grève du transport du carburant et des marchandises était prévue les 12, 13 et 14 octobre 2017 mais elle a été reportée une première fois, pour les 26, 27 et 28 octobre courant “pour privilégier les négociations”.