Le secrétaire d’Etat aux Ressources hydrauliques et à la Pêche, Abdallah Rabhi, a annoncé, jeudi 26 octobre, dans une déclaration à l’agence TAP, que “les investissements en cours de réalisation dans le secteur de l’eau en Tunisie sont estimés à 4,5 milliards de dinars visant essentiellement à faire face aux problèmes liés à la pénurie d’eau et aux aléas climatiques”.
En marge de sa participation à une conférence régionale sur les avantages accordés au secteur agricole dans la nouvelle loi de l’investissement tenue à Hammamet, Rabhi a expliqué que “la Tunisie fait partie des pays pauvres en eau, en raison d’une combinaison entre des facteurs climatiques et une mauvaise exploitation. Et c’est ce qui explique l’urgence d’engager une série de grands projets dans le domaine de l’eau dans les différentes régions du pays”.
Il a, par ailleurs, souligné que le projet de dédoublement du Canal Merdjerda-Cap Bon et la construction de deux barrages, l’un dans la ville d’El Kalaa (gouvernorat de Sousse) et le deuxième dans la région de Saida (gouvernorat de Manouba), pour stocker l’eau en période d’abondance, figurent parmi les projets les plus importants qui ont été engagés pour un coût global de 700 millions de dinars. Ils permettront d’atténuer la surexploitation de l’ancien canal.
Rabhi a en outre indiqué que les différents projets de stations de dessalement des eaux de la mer en cours de réalisation ou à engager, auront un impact positif sur le système de l’eau dans plusieurs gouvernements. Parmi ces stations, il a cité la station de Sousse dont les travaux démarreront bientôt, la station de Sfax dont le coût s’élève à 900 millions de dinars et qui est financée dans le cadre de la coopération japonaise à un taux d’intérêt de 1%, outre les stations de Zarat et Kerkennah, dont les travaux seront entamés l’année prochaine.
Il a rappelé que la Tunisie a pu, grâce à ses réalisations dans le secteur de l’eau, faire face à deux années successives de sécheresse et à plusieurs difficultés résultant essentiellement, de la mauvaise gestion de cette ressource rare. Toujours selon lui, la Tunisie s’emploie à renforcer ses capacités d’adaptation aux changements climatiques à travers l’optimisation du stockage et le recours aux ressources supplémentaires (dessalement, ressources non conventionnelles …).
Il a précisé que les ressources non conventionnelles en Tunisie s’élèvent à 250 millions de m3 , dont seule une petite partie est exploitée et c’est ce qui donne assez de marge pour exploiter ces ressources et les orienter vers les secteurs qui pourraient en bénéficier ( arbres fruitiers, fourrages…)
Le secrétaire d’Etat a estimé que l’heure est à l’orientation des cultures selon les spécialités et selon la disponibilité des ressources en eau, dans une logique de rationalisation de l’exploitation de cette ressource, et de valorisation des cultures en maximisant le rendement du m3 d’eau. Il a aussi mis l’accent sur la nécessité de mettre à jour la carte agricole.