Riadh Mouakher, ministre des Affaires locales et de l’Environnement, estime que la décentralisation sera un vecteur du développement durable une fois concrétisée, et que les craintes quant à la dispersion de l’Etat et à l’absence des conditions propices pour la mise en place de la décentralisation sont “infondées dès lors que les garanties existent”.
Intervenant au colloque international sur le thème “Gouvernance locale et développement durable”, organisé les 27 et 28 octobre par le forum de l’Académie politique et la fondation Konrad Adenauer, Mouakher a souligné que “ce processus sera mis en place progressivement dans le respect de l’unité de l’Etat”.
Le pouvoir local dont les principes ont été définis dans le chapitre 7 de la Constitution ne concerne pas uniquement l’aspect législatif, c’est-à-dire le code des collectivités locales actuellement examiné en commission parlementaire, mais une stratégie globale et un processus politique par excellence, a estimé le ministre.
La réussite de la décentralisation, selon Riadh Mouakher, repose sur deux facteurs : le développement des finances locales et la promotion des ressources humaines dans les régions.
S’agissant des finances locales, les budgets de toutes les collectivités locales ne dépassent pas, dans leur totalité, les 4% du budget général de l’Etat, contre 10% au Maroc, 20% en Turquie et 50% dans les pays du Nord de l’Europe, a indiqué le ministre.
Au sujet du code des collectivités locales, actuellement à l’examen par la commission de l’organisation de l’administration et des affaires des forces porteuses d’armes, le ministre a indiqué que le gouvernement est déterminé à adopter les articles du code (363 articles) avant l’organisation des élections municipales.
L’ISIE avait décidé d’organiser les municipales le 25 mars 2018 après une première date fixée pour le 17 décembre 2017.
Dans sa présentation du colloque, Hassen El Annabi, coordinateur du conseil scientifique du Forum de l’Académie politique (FOAP) a indiqué que la réalisation des objectifs du 7e chapitre de la Constitution sur le pouvoir local et la mise en place de l’Instance du développement durable et des droits des générations futures ainsi que l’Instance de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption demeurent tributaires d’un certain nombre de facteurs. A savoir des mécanismes juridiques et pratiques fixant les attributions de tous les intervenants.
Il s’agit aussi, écrit-il dans la note de présentation du colloque, de voir “comment pourrait-on amener les populations locales à s’approprier les questions porteuses de développement durable dans le cadre de concertations publiques”.
Les travaux de ce colloque se déroulent dans le cadre de trois séances scientifiques sur les thèmes suivants: outils de gouvernance locale pour un développement durable, citoyenneté et développement durable et études de cas.