En stand by depuis 2008, le mégaprojet touristico-immobilier du magnat émirati Boukhatar, Tunis Sport City, projet d’une cité sportive, composée d’une zone urbaine destinée à accueillir 30 à 50.000 habitants et à abriter des infrastructures sportives, serait sur le point de redémarrer.
Un indice ? Raed Ahmed El Attari, directeur exécutif du projet, a fait ces jours-ci le tour des ministères conscernés, en l’occuurrence celui du Développment, de l’Investissement et de la Coopération internationale et celui de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, pour leur montrer, du moins si l’on en croit les photos et images télévisées, l’ultime maquette sur la base de laquelle le projet verra le jour.
Il est toutefois utile de rappeler que ce n’est pas la première qu’on annonce la reprise des travaux de ce mégaprojet.
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Tunisie – Mégaprojets : Redémarrage en juillet de Tunis Sport City
Les raisons d’un retard
Les travaux de réalisation du projet que le richissime émirati Abou Khtar s’était engagé à réaliser, moyennant un investissement de 5 milliards de dollars avec à l’horizon la création de 10.000 emplois, ont été suspendus depuis 2008.
L’investisseur émirati a assorti la reprise des travaux avec la renégociation du Plan d’aménagement de la zone considérée. Son souhait était de transformer une partie du lot destiné à abriter la cité sportive en composante urbaine. Un scénario que la Société de promotion du lac de Tunis (SPLT) a refusé.
Pour Mohamed Ridha Trabesli, PDG de la SPLT, la Société “tient justement à la composante sportive car elle constitue un complément à haute valeur ajoutée pour l’offre urbaine globale de la SPLT sur les berges”.
Et Mohamed Ridha Trabelsi d’ajouter dans une interview accordée à un média de la place : “C’est une des raisons majeures qui amené la SPLT à vendre en 2007 et sur 3 tranches à l’investisseur émirati le terrain (252 hectares) à un prix préférentiel, à savoir 70 dinars le mètre carré”.
Pour comprendre la modicité du prix, il faut savoir que le mètre carré sur les berges du lac nord de Tunis est vendu, actuellement par la même SPLT, à plus de 3.000 dinars.
En dépit du retard qu’accuse ce projet qui devait être en principe fin prêt en 2017, la SPLT demeure, selon Mohamed Ridha Trabesli attachée à une solution à l’amiable qui tiendrait compte des intérêts de toutes les parties.
Des déclarations optimistes de part et d’autre
C’est peut-être dans cette optique qu’il faudrait comprendre le ton optimiste du communiqué de presse rendu public après la rencontre, le 2 octobre 2017, entre Zied Laadhari, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, avec le directeur exécutif du projet Tunis Sports City.
Au cours de cet entretien, Laadhari a fait état de “l’engagement du gouvernement d’union nationale (GUN) de soutenir les investisseurs étrangers et d’aplanir toutes les difficultés qu’ils rencontrent. Il a particulièrement souligné, outre le souci de son ministère de réunir toutes les conditions requises pour accélérer la réalisation du projet Tunis Sports City, son engagement à respecter toutes les clauses de la convention y afférente.
La question est de savoir si le ministre parle des clauses de la convention initiale ou d’une nouvelle convention. Des éclaircissements méritent d’être apportés.
Pour sa part, Ahmed Raed El Attari a exprimé la disposition du groupe Boukhater à coopérer avec l’Etat tunisien en vue de reprendre les travaux de réalisation du projet dans les meilleurs délais. Avec cette dernière déclaration, le directeur exécutif du projet met fin aux informations selon lesquelles l’investisseur émirati négocierait la reprise du projet en partenariat avec des investisseurs locaux et internationaux.
Le projet tel qu’il était présenté au départ
Pour information, c’est en ces termes que le mégaprojet “Tunis Sports City”, a été présenté initialement au public. “Il s’agit d’une grande cité sportive, composée de neuf centres sportifs de formation. Le complexe s’étendra sur 255 hectares et sera découpé en trois zones.
Une première zone de 36 hectares sera consacrée à la formation de jeunes sportifs tunisiens et étrangers, alors qu’une deuxième zone de 100 hectares sera réservée exclusivement à l’aménagement d’un terrain de golf de 18 trous. Elle comptera également un complexe immobilier, une académie de golf et un Club House.
Dans la troisième zone, qui sera aménagée sur une superficie de 120 hectares, des unités hôtelières de luxe, des résidences, des centres commerciaux, des aires de jeux, des écoles privées et des cliniques privées, seront érigés. Ce complexe représente un investissement estimé à 5 milliards de dollars, et va créer 10 mille emplois”.
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