Face à une situation socio-économique compliquée, les 180 entreprises sondées par la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie ont une espèce de vague à l’âme et espèrent une embellie qui malheureusement tarde à venir. Car le climat des affaires continue à être miné par une multitude de facteurs défavorables à l’investissement.
«Résultats contrastés». C’est par ces deux mots que la dernière édition du Baromètre de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI) résume les conclusions de l’enquête menée du 23 août au 6 septembre 2017 auprès de 180 dirigeants d’entreprises adhérentes de la Chambre. Qui signalent à la fois des facteurs favorables et d’autres défavorables à l’acte d’investir.
Les facteurs favorables, d’abord. D’après le rapport du baromètre 2017, «les chefs d’entreprise interrogés affichent toujours une confiance dans le site tunisien» qu’ils trouvent «compétitif». Pour au moins trois raisons: ils s’attendent à réaliser des bénéfices en 2017 ou en 2018, projettent de nouveaux investissements, se disent satisfaits de la qualité des ressources humaines et des mesures prises par le gouvernement en matière de lutte contre la corruption.
Toutefois, les chefs d’entreprise affiliés à la CTFCI voyant leur vie en rose sont moins nombreux que ceux qui la perçoivent autrement.
Ainsi au sujet des résultats, 44,4% des dirigeants pensent que leur chiffre d’affaires va augmenter en 2017 par rapport à l’année écoulée. «Cette proportion d’entreprise est identique à celle observée en 2015 et en 2016», indique le rapport du Baromètre. Ce qui veut dire que depuis trois ans, plus de la moitié (55,6%) n’escompte pas de croissance de leur chiffre d’affaires (CA). Toutefois, 2018 pourrait être un meilleur cru: 60,4% des dirigeants d’entreprises s’attendent à voir leur Chiffre d’Affaires faire un bond, si minime soit-il, au cours de l’année à venir.
Idem pour les résultats. Une proportion à peu près égale de dirigeants (44,7%) –mais supérieure légèrement à 2015 (44,6%) et très nettement à 2015 (35,8%)- s’attend à réaliser des bénéfices en 2017. Les dirigeants optimistes tablant sur des résultats bénéficiaires en 2018 sont même encore plus nombreux (64%).
De même, les projections sont légèrement plus positives pour ce qui est des investissements. Certes, moins de la moitié (44,9%) estiment qu’ils vont augmenter en 2017 par rapport à 2016, mais cette proportion est supérieure à ce qu’elle était en 2016 (38,9%) et à 2015 (38,8%). Mais comme pour le chiffre d’affaires et les résultats, plus de la moitié des sondés (59,6%) déclarent que leurs investissements vont augmenter en 2018.
Enfin, c’est sur les perspectives économiques que le nombre de dirigeants d’entreprises membres de la CTFCI optimistes est encore plus faible. Seulement 37,8% pensent qu’elles seront meilleures qu’en 2016, un chiffre en net recul par rapport à 2015 (45,5%). Et la proportion de ceux qui pensent que la situation économique restera la même en 2018 est encore plus faible (32,2%), avec plus du quart (27,8%) à estimer qu’elle sera moins bonne.
Les facteurs défavorables à l’investissement, ensuite. Ceux-ci sont multiples et vont de l’état des infrastructures au coût des facteurs (transport et énergie), en passant par les procédures administratives, le niveau de compétence des employés, sans oublier l’insécurité et l’instabilité politiques considérée comme des «obstacles majeurs au développement des entreprises en Tunisie».