Tunisie : Le “front parlementaire” en gestation est-il politiquement viable?

On s’achemine doucement vers la création d’un Front parlementaire à l’ARP qui serait composé des blocs parlementaires de la Nation, Machrou Tounes, Afek Tounes et autres députés indépendants et de Nidaa Tounes.

C’est ce qu’a déclaré Mustapha Ben Ahmed, chef du bloc de la Nation à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), lundi 30 octobre, cité par la TAP.

“Nous avons perçu une tendance vers une unité des visions et des positions au parlement pour l’étape à venir”, a-t-il estimé, précisant que ce groupe parlementaire “Å“uvre à aplanir les divergences en multipliant les rencontres de coordination en vue de la création dudit front”.

Selon Ben Ahmed, l’objectif de ce front “est l’unification des positions et des visions des députés et blocs démocratiques et du centre en vue d’élaborer les lois sur les grandes réformes”. Il s’est prononcé également contre la récupération personnelle et partisane de l’initiative “qui risque ainsi de faire échouer le projet”.

De son côté, Sahbi Ben Frej, député du bloc Machrou Tounes, a souligné que la réunion du lundi 30 octobre “a abouti à une formule unanime de la déclaration constitutive du front”. “Ce front progressiste vise à rétablir l’équilibre en coordonnant l’action parlementaire entre ses composantes”. Il a indiqué que “la cohésion du front sera mise à l’épreuve lors des débats sur les projets de loi dont le projet de loi des finances 2018”.

Etaient présents à la réunion de coordination, tenue lundi et dirigée par le député indépendant Abderraoud Al May, Sahbi ben Frej (Machrou Tounes), Karim Helali (Afek Tounes), Mustapha Ben Ahmed, Najia Ben Hafidh et Leila Aouled Ali (Bloc nationaliste) ainsi que les députés Ons Hattab et Hedi Gueddiche.

Le mouvement Nidaa Tounes avait assuré n’avoir aucun rapport ni de loin ni de près avec le projet de formation d’un “Front parlementaire” au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

Dans un communiqué publié mercredi 25 courant, Nidaa Tounes avait affirmé que “ses positions officielles ne paraissent que dans les communiqués signés par son directeur exécutif. Tout élu nidaiste ayant ratifié l’initiative sus-mentionnée est considéré comme exclu du parti et de son bloc parlementaire, en application des dispositions du règlement intérieur et par souci de préservation de l’unité du parti et de son bloc”, précisait le communiqué.

De son côté, le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, avait qualifié vendredi la tentative de formation d’un front parlementaire de “nouvelle tentative de marginalisation et d’éradication visant Ennahdha”. “C’est un projet oiseux qui n’apportera rien de nouveau aux Tunisiens”, avait-t-il estimé.