Le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, a assuré, mardi 31 octobre à l’ARP, que le gouvernement veut limiter le déficit budgétaire à 4,9% du PIB en 2018 dans la perspective de le ramener à 3% en 2020.
Il a ajouté, lors d’une réunion de la Commission parlementaire des finances, de la planification et du développement consacrée à la discussion des projets de budget et de la loi de finances 2018, que la maîtrise du déficit budgétaire est nécessaire pour sortir de l’endettement.
“La réduction du déficit budgétaire à 3% nécessite la mise en œuvre de grandes réformes dont la réforme des caisses sociales et la reprise de la production des sociétés qui drainent des bénéfices en faveur de l’Etat, notamment, les sociétés des phosphates”, a expliqué Chalghoum.
Les déclarations du ministre de Finances viennent répondre aux critiques de certains députés au sujet de la poursuite de la politique d’endettement adoptée par le gouvernement qui a engendré une augmentation du volume d’endettement public à 71,4% du PIB contre 69,6% prévu à la fin 2017.
Le député du Front populaire, Fethi Chemkhi a qualifié le choix d’endettement de “l’alternative d’un gouvernement en faillite”, appelant au lancement d’un audit sur la situation des crédits qui ont atteint la somme de 40 milliards de dinars en 7 ans. Il a aussi appelé à limiter les montants des crédits dépensés et les montants restants.
Le député du parti Ennahdha, Mohamed Frikha, a appelé, quant à lui, le gouvernement à arrêter de s’endetter et à demander aux instances financières internationales à rééchelonner les dettes tunisiennes pour les trois prochaines années.
De son côté, le député du Pôle Al Hourra, Marouene Felfel, a exprimé sa crainte de voir la politique d’endettement se poursuivre, “ce qui ouvrira la porte aux interférences des parties extérieures dans les affaires intérieures de la Tunisie”.