Le député de Nidaa Tounes, Mohamed Fadhel Ben Omrane, a estimé que la loi des finances 2018 “ne répond pas aux aspirations”, critiquant l’absence de cohérence entre le discours officiel et la volonté réelle de relancer les efforts de développement dans les régions.
Intervenant mardi lors de l’audition du ministre des finances sur le projet de loi des finances 2018, Ben Omrane s’est prononcé pour l’augmentation des dépenses pour le développements estimées à 5,743 milliards de dinars au lieu de les maintenir au niveau des montants prévus par la précédente loi des finances, conformément au projet de la prochaine loi des finances.
Il s’est montré dubitatif sur la possibilité de relancer l’économie “en l’absence de mesures efficaces prévues par la loi des finances visant le retour de la croissance et la création de la richesse en augmentant les dépenses de développement pour impulser le rythme de réalisation des projets”.
Selon lui, le relèvement d’un point de la taxe sur la valeur ajoutée va entraîner une hausse de l’inflation de plus de 5,7%.
Il appelle à la cession par l’Etat de sa part au capital de la Banque tuniso-qatarie, à l’instar de la mesure décidée pour la Banque tuniso-émiratie, afin de trouver des ressources à l’Etat. Il s’est dit préoccupé par le soutien de l’UGTT au gouvernement en appuyant le projet de loi des finances 2018.
De son côté, le député Mondher Belhaj Ali (bloc démocratique), a appelé le gouvernement à réagir positivement aux propositions prônant “un passage à une année financière sure”.
“Les années d’après la révolution 2011 a enregistré l’avènement de 8 gouvernements et l’adoption de pas moins de 14 loi des finances y compris les lois complémentaires, une conjoncture qui traduit le manque de précision des prévisions ce qui a terni l’image de la Tunisie auprès de ses partenaires financiers internationaux”, a-t-il fait remarquer.
Belhaj Ali a pointé du doigt “l’absence de mots d’ordre de dignité et d’emploi qui ne sont pas concrétisés comme priorités dans le projet de loi des finances”, invitant le ministère des finances à “décréter un compromis fiscal et douanier avec les personnes objet de mesures d’imposition afin de permettre à l’Etat de mobiliser des ressources financières au lieu de chercher à augmenter les impôts, souvent à l’origine de secousses sociales ayant jalonnées l’histoire de la Tunisie”.
Pour sa part, Mohamed Ben Salem, député du mouvement Ennahdah, estime qu’une contribution de l’Etat de l’ordre de 20 millions de dinars pour créer un fonds des sinistres naturels pour dédommager les agricultures victimes de catastrophes naturelles “n’est pas suffisante pour garantir un rendement agricole alors que l’agriculture est un des secteurs stratégiques créateurs de devises”.
Ben Salem a souligné que “les catastrophes naturelles dues à la sécheresse et aux inondations occasionnent aux agriculteurs des pertes financières considérables, ce qui exige l’augmentation de la contribution de l’Etat au fonds afin d’assurer un rendement agricole stable”.