Les projets de budget de l’Etat et celui de la loi de finances pour l’exercice 2018 ont suscité, mardi 31 octobre, de vives critiques aussi bien de la part des députés de la coalition au pouvoir que ceux de l’opposition, lors de la première réunion de la Commission des finances, de la planification et du développement, consacrée à la discussion des deux projets.
Les parlementaires, qui ont audité, à ce sujet, le ministre de Finances, Ridha Chalghoum, estiment que ces projets manquent de visions politique et économique claires. Ils sont allés jusqu’à dire qu’il s’agit “d’un simple calcul pour préserver les grands équilibres généraux de l’Etat, loin de toutes solutions fondamentales et nécessaires à l’économie du pays”.
Le député Mongi Harbaoui a déclaré que “le gouvernement a cherché à trouver des solutions faciles qui n’ont rien à voir avec la relance de l’économie ou la création de richesses. Ce sont des solutions qui n’incitent pas à l’investissement et ne soutiennent pas les entreprises en difficulté”, a-t-il ajouté.
Harbaoui estime également que le projet de loi de finances manque de mesures concernant la lutte contre l’économie informelle et la contrebande et de mesures pour la réduction des dépenses des entreprises publiques.
Tarek Fetiti a souligné la nécessité d’intégrer au projet de la loi de finances pour le prochain exercice des mesures touchant les politiques sectorielles et d’autres permettant de connecter les administrations tunisiennes aux systèmes informatiques pour lutter contre l’évasion fiscale.
Pour Rim Mahjoub, les solutions existent mais les députés n’ont pas été associés lors de l’élaboration du projet de loi de finances 2018.
Le député Hédi Brahem indique, quant à lui, que le gouvernement doit transmettre des messages positifs concernant la capacité de l’Etat à payer les salaires à partir de ses fonds propres et sans recourir à l’endettement.
Samia Abbou estime que le projet de loi de finances pour 2018 ne reflète aucun effort de la part du gouvernement pour trouver des ressources financières alternatives autres que les ressources conventionnelles provenant du pétrole et des phosphates.
Les députés ont également souligné la nécessité de réviser les mesures concernant le secteur touristique, appelant à conférer davantage d’efficience au système de contrôle fiscal et au recouvrement des impôts.
Autant dire dire les comptent n’y sont pas, ce qui laissent présager des belles empoignades dans les prochaines semaines à l’Assemblée des représentants du peuple.