“La préparation du passage de la 2ème à la 3ème génération des entreprises familiales tunisiennes est le grand défi à surmonter pour ces entreprises qui représentent 90% des entreprises industrielles en Tunisie”. C’est ce qu’a indiqué Ahmed Bouzguenda, président de l’IACE, qui ajoute que les entreprises familiales constituent un pilier important de l’économie mondiale et tunisienne, ce qui signifie que leur pérennité est essentielle à la stabilité et à la prospérité des économies.
Dans le monde, 70% des entreprises disparaissent lors du passage à la 2ème génération et 90% lors du passage à la 3ème génération, a-t-il encore déclaré, lors du 5ème forum de la gouvernance organisé jeudi à l’IACE sur cette thématique.
Le président de l’IACE estime que plusieurs entreprises et groupes créés dans les années 60 et 70 sont aujourd’hui confrontés à cette problématique de la transmission à la 2ème et à la 3ème génération.
Il a mis l’accent sur la sensibilisation des groupes d’entreprises familiales tunisiennes au fait que la transmission est un processus maîtrisé qui doit être planifié et mis en exécution suffisamment à l’avance.
Succession difficile…
“La succession dans une entreprise familiale est la période la plus délicate pour une entreprise ou un groupe familial”, a souligné Philippe Haspeslagh, président du Family Business Network Belgique.
D’après lui, pour faire réussir la transmission pour une entreprise familiale, il faut une communication ouverte intergénérationnelle, une stratégie commune entre les différentes générations, porter le bon chapeau et raisonner sur le long terme.
L’enquête de l’IACE…
Une enquête sur le passage de témoin entre la 2ème et la 3ème génération a été réalisée par l’IACE sur un échantillon de 18 dirigeants d’entreprises a révélé que 62% des entreprises familiales en Tunisie ont réussi le passage de la 1ère à la 2ème génération alors que 38% sont encore en phase de passage de la 1ère à la 2ème génération.
La transmission demeure un sujet sensible en Tunisie puisque 72% des entreprises familiales demeurent insuffisamment préparées et 28% seulement ont mis en oeuvre des actions pour assurer la transmission.
68% des entreprises familiales n’ont pas encore creusé le sujet de transmission à la 3ème génération de crainte de ne pas avoir une vision partagée, dévoile l’enquête, qui précise que 50% des personnes interrogées de la 3ème génération s’occupent du développement des entreprises familiales.
En ce qui concerne les enjeux de la transmission, 61% sont imprégnés de la culture entrepreneuriale familiale alors que 17% ont rejoint l’entreprise familiale par obligation, montre l’enquête, qui précise que 61% pensent que la transmission de l’entreprise familiale doit être méritée.
Plaidoyer d’une communication intergénérationnelle
L’étude montre aussi que la 3ème génération active au sein de l’entreprise familiale ont une tendance d’ouverture sur l’extérieur (bonnes pratiques de gouvernance, ouverture de capital, transformation digitale et communication créative..).
Elle appelle, à cet effet, à miser sur la communication intergénérationnelle, anticiper la transmission, remettre toujours en cause les outils de gouvernance, mettre en place un conseil de famille et d’un pacte d’actionnaires outre une charte de recrutement de la 3ème génération figurent parmi les bonnes pratiques constatées au sein des entreprises familiales en Tunisie.