Le constat du directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international (FMI), Jihad Azour, est clair et net: “la Tunisie souffre d’un niveau de croissance relativement faible qui l’empêche d’assurer sa transition économique et de garantir une croissance inclusive”.
Lors d’une conférence de presse, organisée jeudi 2 novembre à Rabat (Maroc) pour lancer le dernier rapport annuel du FMI sur les perspectives de l’économie pour la région arabe et Asie centrale, il a souligné que les autorités tunisiennes sont appelées, aujourd’hui, à se concentrer sur les réformes structurelles. Car, “l’économie tunisienne est confrontée à une série de défis liés aux effets des changements au niveau de la croissance, outre les mutations économiques dans la région et dans le monde”.
Azour a précisé que le FMI soutient le programme économique du gouvernement tunisien mis en œuvre et visant à atteindre un certain nombre d’objectifs, dont notamment, la préservation de la stabilité des grands équilibres de l’économie, à travers la réduction des niveaux du déficit budgétaire et le traitement du problème de l’endettement qui a atteint des niveaux qui pèsent lourdement sur l’économie tunisienne.
Il a souligné que le programme économique comporte un ensemble de mesures et que le gouvernement tunisien a déjà institué certaines d’entre elles qui ont abouti à une amélioration progressive de la situation des finances publiques outre l’accélération du rythme des réformes structurelles qui permettent d’augmenter les taux de croissance et de contribuer à l’absorption du taux de chômage élevé.
Azour a fait savoir que ces programmes seront réalisés selon un calendrier élaboré en concertation avec la mission du Fonds.
Par ailleurs, il a déclaré que le sujet de la corruption et la gouvernance figure parmi les principaux thèmes d’intervention du FMI afin d’améliorer aussi bien les indicateurs économiques que sociaux.
Il a noté que les programmes d’appui du FMI aux gouvernements reposent sur des réserves financières additionnelles pour traiter les problèmes sociaux et accroître l’investissement dans l’infrastructure.
Selon lui, tout sujet qui contribue à l’amélioration de la gouvernance interne et au traitement du problème de corruption constitue une des priorités du FMI.
Evoquant le rapport du FMI sur les perspectives de l’économie régionale, il a souligné que l’amélioration de l’économie mondiale ne s’est pas reflété sur la région où le taux de croissance est resté à un niveau relativement faible en raison de la baisse des prix du pétrole, de l’effet des conflits géopolitiques et des turbulences dans la région “.
Jihad Azour a ajouté qu’il y a une disparité entre les prévisions de croissance pour les pays exportatrices de pétrole où la moyenne de la croissance devrait atteindre 1,7% en 2017 alors que la croissance des pays importateurs de pétrole, devra s’élever pour se situer à 4,3% (contre 3,6% en 2016).
Il prévoit, également, une progression continue des taux de croissance grâce à l’accroissement de la demande intérieure et aux réformes entreprises par un groupe de pays de la région, outre la relance de l’économie mondiale, en particulier dans les pays partenaires économiques de la région comme ceux de l’Europe.
Le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI considère que nonobstant l’amélioration de la croissance dans la plupart des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, celle-ci reste en deçà de niveau souhaité pour lutter contre le chômage.