Le ministère de l’Agriculture présentera à la fin de cette année, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), sa nouvelle vision sur la stratégie nationale de l’eau à l’horizon 2050. C’est ce qu’a indiqué le secrétaire d’Etat chargé des Ressources hydrauliques et de la Rêche, Abdallah Rabhi, lors d’une intervention, jeudi 2 novembre, en marge de la 13ème édition du Salon international de l’agriculture, du machinisme agricole et de la pêche (SIAMAP 2017).
Rabhi précisera que cette vision, qui cible chaque secteur, est une actualisation du plan d’action du ministère à l’horizon de 2030. Cette stratégie a pour objectif de préserver chaque goutte d’eau à travers la construction de barrages, de lacs collinaires et de puits profonds.
“Actuellement, des barrages sont en cours de construction, à savoir celui de Kalaâ à Sousse, Saïda, Harka Douimis, Meleg supérieur et El Kebir”, a-t-il précisé.
Cette stratégie, a-t-il dit, repose aussi sur la rationalisation de la consommation de l’eau, concernant le citoyen et l’agriculteur ainsi que les réseaux de distribution, en assurant leur maintenance, pour éviter tout gaspillage de l’eau.
Il s’agit également d’exploiter les ressources non conventionnelles, notamment les eaux de la mer avec la construction de stations de dessalement à Djerba, à Kerkenah et à Zarat qui sera lancée au cours de l’année prochaine ainsi que celle à Sousse.
D’après Rabhi, l’action sera focalisée aussi sur la réalisation de projets de dessalement des eaux profondes salines dans le sud tunisien, précisant que six stations seront créées, d’ici 2021, d’une capacité de 31.000 m3 quotidiennement. Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme national d’amélioration de la qualité des eaux.
La dite stratégie vise aussi le développement du secteur de l’eau potable à l’horizon 2020 à travers, principalement la mise en place d’une politique tarifaire incitant à l’économie de l’eau.
Cette vision propose aussi des amendements au niveau du code des eaux, en renforçant la participation de la société civile, la réalisation du principe de la solidarité nationale et de l’équité dans la distribution des eaux, outre l’ajout de mesures de gestion en cas d’inondations et de sécheresse ainsi que la diffusion de l’information relative à l’eau.
La situation des ressources hydriques du pays montre une instabilité entre les périodes pluvieuses et les périodes de sécheresse, avec une dominance des périodes de sécheresse.
Le total des ressources hydriques disponibles est de 4,8 millions m3 contre une moyenne de précipitations de 36 milliards annuellement.
La Tunisie vit actuellement une période de stress hydrique avec une quantité de 467 m3 par habitant et par an, alors que le seuil de pauvreté est de 1000 m3 d’eau par an par personne.