Le député du Front Populaire et président de la Commission parlementaire des finances, Mongi Rahoui, a déclaré, lundi lors d’une conférence organisée à Tunis par le groupe de réflexion SOLIDAR Tunisie, que “le projet de loi de finances 2018 risque de reproduire le même cercle vicieux et d’aggraver la crise économique et sociale”.
Il a par ailleurs estimé “qu’en parcourant les lois de finances élaborées depuis la révolution, on remarque facilement que les mêmes objectifs et les mêmes intitulés (réforme fiscale, encouragement de l’investissement, amélioration du climat social, …) reviennent chaque année, sans qu’il y ait le moindre avancement sur l’un de ces objectifs. Ce qui remet en cause les démarches adoptées et la politique de réformes retenue”.
Rahoui a aussi mis en garde contre “un dérapage de taille de l’endettement d’autant plus que le total des ressources d’emprunt (2012-2018), a atteint 53 369 millions de dinars”, dénonçant, à ce titre, “l’usage fait de ces ressources et l’incapacité des autorités à orienter les montants contractés vers la création des richesses et de la croissance “.
Le député du Front Populaire a également mentionné que ” les enveloppes mobilisées pour l’investissement se sont élevées entre 2012 et 2017 à 30 394 millions de dinars. Lesquels montants devraient, logiquement, contribuer à changer le quotidien des citoyens et la situation dans les régions, sauf que rien de cela n’est arrivé “.
Rahoui a aussi évoqué les hypothèses retenues dans l’élaboration du PLF 2018, mettant en doute leur véracité, et s’interrogeant sur le flou qui règne encore, dans ce projet, sur le taux de change du dinar par rapport aux monnaies étrangères.