Le grand impact du changement du taux de change du dollar sur le budget de l’Etat est dû à la compensation des prix locaux du pétrole en Tunisie en dépit de la poursuite de la hausse du prix du brut sur le marché international et la baisse de la production à 23 mille barils, en raison des mouvements sociaux enregistrés au sud. C’est ce qu’a affirmé, mardi 7 novembre, le ministre des Finances, Ridha Chalghoum.
Il a indiqué, au cours d’une séance plénière tenue par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour discuter du projet de la loi de finances complémentaire pour l’exercice 2017, que ces événements ont coûté à l’Etat 280 millions de dinars (MDT). Il précisera que la hausse du coût de l’importation du gaz naturel et le non achèvement de la réalisation du projet gazier Nawara au sud ont causé à l’Etat des pertes de l’ordre de 472 MDT.
Chalghoum appelle à un dialogue national sur le mécanisme de subvention des hydrocarbures, car continuer la subvention aura des répercussions sur le budget du développement et les transferts sociaux.
Le ministre a souligné, dans sa réponse aux interrogations des députés, que les prix du pétrole établis par le gouvernement lors de la préparation du budget de la loi de finances ne diffèrent pas beaucoup des prix sur le marché international qui sont fixés par des spécialistes, faisant remarquer que les chiffres publiés en août 2017 révèlent que le prix du baril de pétrole s’élèvera à 52 dollars en 2018.
Il lance un cri d’alarme face à l’accroissement de l’endettement en Tunisie de près de 25 milliards de dinars en 2010 à 43 milliards de dinars additionnels au cours des sept dernières années, ce qui nécessite un débat national, sachant que le gouvernement recommande une réforme du secteur de la fonction publique.
Chalghoum a reconnu que le gouvernement n’a pas su profiter des 500 millions de dinars qu’il a consacrés au soutien des Caisses sociales alors qu’il aurait pu les exploiter pour l’investissement.
Il a souligné la véracité des chiffres parus dans la loi de finances complémentaire, avançant que le gouvernement a réalisé en 2017 plusieurs indicateurs positifs, en faisant reposer la croissance en 2017 sur des secteurs producteurs et l’amélioration des intentions d’investissement en Tunisie, avertissant toutefois que leur amélioration est tributaire de la modernisation de l’administration.