La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) a dénoncé, mardi 7 novembre, toute pression faite sur les médias dans le but de changer leur ligne éditoriale.
La réaction de l’instance de régulation intervient sur fond d’interdiction, le 29 octobre 2017, à l’ancien président de la République, Moncef Marzouki, d’accéder au siège de “Radio Ribat FM” de Monastir par un groupe d’individus. Marzouki devait y accorder une interview, indique la HAICA dans une déclaration.
La HAICA appelle le gouvernement à prendre des mesures juridiques à l’encontre de toute personne qui tente de porter atteinte au droit des citoyens à l’information et à l’accès aux médias, d’autant que le “Omda” de la région figure parmi les protestataires ayant empêché Marzouki à accéder à l’établissement.
Par ailleurs, l’instance met en garde contre les dangers pouvant découler de telles pratiques sur la liberté d’expression et la gestion des différends entre les différentes sensibilités politiques et intellectuelles.
Selon la HAICA, les explications avancées par le représentant juridique de Radio Ribat FM, Boulbaba Lansari, lors de son audition, étaient floues et confuses.
“Lansari aurait mieux fait de dénoncer ces pratiques anti-démocratiques et contraires aux principes de la liberté d’expression, plutôt que de les justifier”, souligne la HAICA.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) avait, de son côté, estimé que l’interdiction à Moncef Marzouki d’accéder aux locaux de Radio Ribat FM à Monastir prive le citoyen de son droit à une presse libre et pluraliste, conformément aux dispositions de la Constitution.