Les participants à la séance d’audition organisée, mercredi 8 novembre, à l’hémicycle du Bardo, par la Commission de la législation générale sur le projet de loi réprimant les atteintes contre les forces porteuses d’armes ont insisté sur la nécessité de trouver un équilibre entre protection des sécuritaires et préservation des libertés. Peu de propositions concrètes émergent toutefois.
Des représentants de la société civile ainsi que des députés ont jugé ” inutile ” de mettre en place une nouvelle loi visant la protection des sécuritaires dans la mesure où la législation tunisienne garantit la sécurité des agents de l’ordre et incrimine toute atteinte contres eux.
Les réactions à l’Assemblée des représentants du peuple ont mis en lumière le clivage entre opposants et favorables à ce projet de loi. Alors que des députés appellent à la modification des articles de ce projet, d’autres réclament carrément son retrait.
“Il n’y a pas de divergences sur la nécessité de protéger les agents de l’ordre, mais la préservation des libertés est une ligne rouge”, a déclaré aux médias Massoud Romdhani, président du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).
Selon Massoud, les forces de l’ordre n’ont pas, aujourd’hui, besoin de nouvelles lois de protection mais plutôt d’équipements qui garantissent leur sécurité.
Pour sa part, le secrétaire général adjoint de l’Union Générale Tunisienne du Travail, Hfaiedh Hfaiedh a souligné l’unanimité des représentants de la société civile sur les dangers pouvant découler de l’adoption de ce projet de loi sur les droits et les libertés fondamentales. Il juge “indispensable” de trouver un équilibre entre sécurité des agents porteurs d’armes et protection des droits humains.
Mohamed Yassine Jelassi, membre du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), a tiré la sonnette d’alarme contre ce projet de loi jugé “liberticide” et plaidé pour son retrait dans les plus brefs délais.
Plus tôt dans la journée, le Syndicat régional des forces de sécurité intérieure avait organisé un rassemblement de protestation devant l’hémicycle du Bardo sur fond des agressions récurrentes contre les forces de l’ordre depuis la Révolution.
Le mouvement intervient alors que la Commission parlementaire de la législation générale entame l’examen du projet de loi sur la répression des atteintes contre les forces porteuses d’armes.