La Tunisie est le pays le plus performant en Afrique du Nord, étant donné que les échanges commerciaux ont atteint 10% des échanges intra-régionaux, a indiqué Lilia Hachem Naas, directrice à la Commission économique pour l’Afrique (CEA) lors d’une conférence tenue en marge des travaux de l’édition 2017 du “Tunisia Investment Forum”.
Selon l’indice africain d’intégration régionale, développé par la CEA, la Tunisie est la plus performante en termes d’intégration régionale, avec un indice de 0,97, suivie du Maroc (0,80), de la Libye (0,75) et de l’Algérie (0,64).
Cette performance se traduit aussi bien en termes d’importation intra-régionale des biens avec un taux de 3,5% du PIB de la Tunisie, ainsi qu’en matière d’exportations intra-régionales. “En revanche, le commerce en Afrique du Nord reste bien en deçà de son potentiel, soit seulement 5 % d’échange entre les pays d’Afrique du Nord, en dépit d’une zone économique naturelle, une continuité géographique, un revenu moyen de 5 mille dollars et une population de 230 millions habitants”, a indiqué la responsable.
Naas, qui s’est référée à une étude réalisée par la CEA, a rappelé que l’intégration régionale aide à l’amélioration des relations économiques entre les pays et contribue à la transformation structurelle au niveau de l’espace régional.
La Tunisie dispose d’un bon tissu productif, notamment dans les secteurs du textile-habillement, des industries de l’automobile, mécanique et électronique, des énergies renouvelables, des TIC et des industries agroalimentaires, qui lui permet de développer une chaîne des valeurs au niveau régional et d’exploiter ses atouts uniques (position géographique, proximité de l’Europe et d’Afrique).
“Ainsi, pour pouvoir exploiter ce potentiel, il faut favoriser la mise en place des plateformes industrielles et logistiques régionales qui pourraient encourager cette intégration et aussi la co-production des biens pour obtenir une plus grande valeur ajoutée”, a-t-elle poursuivi.
Selon Naas, deux facteurs sont essentiels pour créer ces plateformes d’intégration régionale. Il s’agit de développer les méthodes d’incitation à l’investissement dans ces régions, à travers un cadre institutionnel et réglementaire incitatifs de ce genre d’investissement parce que les retombées en termes d’ouverture et d’opportunités seront bénéfiques aussi bien pour la Tunisie que pour les autres pays de la région.
La responsable à la commission économique pour l’Afrique a recommandé également de lever les obstacles entre les pays et de ne pas prendre de mesures interdisant les importations ou les exportations.
La Commission économique pour l’Afrique publiera une autre étude plus approfondie sur l’intégration régionale au niveau sectoriel. Cette étude permettra d’établir un diagnostic des principaux obstacles, de développer un plan d’action régional qui pourrait être adopté par plusieurs pays.