La maîtrise des ressources humaines et la réduction de la pression exercée sur la fonction publique, sont autant de défis qui n’auront pas d’incidence sur la qualité des services présentés aux citoyens et ne peuvent pas nuire à l’administration, a affirmé Fadhila Dridi, Directrice générale de la fonction publique dans une interview accordée à l’agence TAP.
Face à l’important recrutement réalisé depuis 2011, il est question de veiller à la bonne gestion des ressources humaines et au redéploiement des effectifs en cas de besoin afin de pallier le manque dans certaines administrations, a-t-elle indiqué.
Selon Dridi, passer de 450 mille fonctionnaires en 2011 à 640 mille à l’heure actuelle a eu un impact négatif sur la fonction publique et le cout des salaires, de manière amenant le gouvernement à opter pour la maîtrise de l’augmentation des effectifs et la réduction du montant des salaires de 14% dans le produit intérieur brut (PIB) à 12.5% à l’horizon 2020.
“La Tunisie arrive en tête des pays dont la masse salariale est élevée, ce qui a conduit le gouvernement à s’employer à réduire ce pourcentage à travers la limitation des recrutements et des promotions”, a argumenté la Directrice générale.
“La période transitoire et la satisfaction des revendications sociales qui s’en sont suivies ont miné en grande partie les efforts consacrés à la réforme du secteur de la fonction publique”, a-t-elle fait remarquer, précisant que le nombre total des fonctionnaires s’élève à 640 mille tandis que le nombre de départs à la retraire n’a pas changé par rapport au passé : entre 5 mille et 10 mille.
Pour réduire la pression sur la fonction publique, deux plans de retraite ont été mis en place par le gouvernement. Le premier concerne le départ à la retraite avant l’âge légal, conformément à la loi n° 2017-51 du 28 juin 2017, portant dispositions dérogatoires de mise à la retraite avant l’âge légal dans la fonction publique.
En vertu de cette loi, les fonctionnaires dans tous les secteurs pourront partir à la retraite en bénéficiant de la couverture sociale jusqu’à l’âge légal de la retraite.
Jusqu’au 2 octobre dernier (date butoir pour la réception des dossiers), 6400 demandes ont été déposées. Le gouvernement avait tablé sur une demande variant de 5 à 7 mille.
Quant au deuxième programme, il concerne le départ volontaire à la retraite. Selon Dridi, il permet à tout fonctionnaire souhaitant partir à la retraite de bénéficier d’une subvention.
Le gouvernement s’attend à 10 mille départs à la retraite grâce à cette mesure, a-t-elle dit, ajoutant que cette dernière entrera en vigueur en 2018 après son adoption par le parlement.