Au Caire, samedi 11 novembre, le chef du gouvernement Youssef Chahed a appelé à l’intensification des rencontres entre acteurs économiques tunisiens et égyptiens, à être à l’écoute de leurs préoccupations et à travailler en commun pour aplanir les difficultés freinant leurs activités.
Lors de la présentation, en compagnie de son homologue égyptien, Cherif Ismaïl, des résultats du forum sur l’investissement et le partenariat économique tuniso-égyptien, qu’en dépit des relations privilégiées entre la Tunisie et l’Egypte, les relations politiques, notamment commerciales, n’ont pas atteint le niveau escompté malgré les opportunités offertes par l’économie des deux pays, d’une part, et cadre juridique motivant pour la promotion des relations commerciales, d’autre part, sur la base du libre échange, du programme exécutif de la grande zone arabe de libre commerce et de la convention arabo-méditerranéenne de libre échange (accord d’Agadir).
“Les privilèges accordés par ce cadre complémentaire et riche n’a pas été bien exploité jusqu’ici”, a-t-il affirmé, soulignant la nécessité d’œuvrer à poursuivre les efforts pour atteindre les objectifs escomptés.
Nécessité de diversifier les échanges commerciaux…
Chahed a mis également l’accent sur l’importance de concentrer les efforts de toutes les parties prenantes, notamment la Chambre économique commune tuniso-égyptienne et les deux centres de promotion des exportations dans les deux pays, sur le développement, la diversification et l’élargissement de la base des échanges commerciaux.
Il a rappelé à cet égard les mesures décidées par la Tunisie pour libérer son économie de tous les obstacles et lui conférer une nouvelle impulsion en s’ouvrant sur l’extérieur, émettant l’espoir de voir se consolider la participation égyptienne dans les projets d’investissement en Tunisie.
De son côté, le Premier ministre égyptien a passé en revue les pas accomplis par l’Egypte pour assainir le climat des investissements et consolider le partenariat entre les secteurs public et privé par le biais d’un train de mesures législatives et institutionnelles visant à atténuer le poids de la bureaucratie et impulser l’investissement étranger dans tous les domaines.
“Il est temps de promouvoir les relations économiques avec les frères tunisiens et donner la priorité au secteur privé national et aux hommes d’affaires des deux pays pour participer au financement des opérations commerciales, l’investissement et l’industrialisation en commun”, a souligné Cherif Ismail.
Exploiter les cadres juridiques et législatifs respectifs
Il estime que la conjoncture régionale et internationale exige la plus grande concertation entre la Tunisie et l’Egypte dans tous les domaines politiques et économiques. Il s’est prononcé pour l’exploitation des cadres juridiques et législatifs dans les deux pays qui encouragent l’investissement. Il a exprimé l’espoir d’une complémentarité entre les industries des deux pays en activant les conseils industriels formés en Tunisie et en Egypte dans les secteurs des composantes des automobiles, des industries électroniques et électriques.
De son côté, la ministre égyptienne de l’Investissement et de la coopération internationale, Sahar Nasr, a évoqué les résultats positifs accomplis dans le domaine de la mise en œuvre des programme économiques communs depuis la tenue de la commission ministérielle commune en 2015 et l’intensification des réunions entre les acteurs économiques des deux pays en vue d’activer les accords conclus entre les deux pays.
“La Tunisie sera le premier pays à bénéficier du nouveau programme d’investissement égyptien et des encouragements décrétés conformément aux assurances réaffirmées lors du forum sur l’investissement et le partenariat économique tuniso-égyptien, organisé samedi au Caire, en présence du ministre tunisien du Commerce, Omar Behi, et des délégations de l’UTICA et du patronat égyptien”, a-t-elle précisé.
Pour sa part, Omar Behi a indiqué que le forum a mis l’accent sur l’intensification des contacts entre les hommes d’affaires, l’écoulement des marchandises, la réactivation de la chambre économique commune et la mise en œuvre du mémorandum d’accord sur les opportunités d’investissement et de complémentarité industrielle.
Des progrès dans les relations entre les Banques centrales tunisienne et égyptiennes
Le forum a convenu d’autre part de mettre en vigueur le mémorandum d’accord entre les Bourses de valeurs et a enregistré un progrès dans les négociations sur un mémorandum d’accord entre les deux Banques centrales des deux pays, outre l’échange des expériences dans la mise en valeur du secteur industriel et l’encadrement des petites et moyennes entreprises.
Le ministre du Commerce a fait état par ailleurs d’un examen des différents aspects de la coopération dans les secteurs du transport, des énergies renouvelables, de la jeunesse et du sport, de la santé et de la formation professionnelle par le biais d’un ensemble de mémorandums d’entente qui seront signés au terme des travaux de la haute commission mixte tuniso-égyptienne.
Omar Behi n’a pas manqué à cet égard de relever la faiblesse du volume des échanges commerciaux entre la Tunisie et la Libye, estimé à 250 millions de dinars seulement, affirmant que l’objectif fixé est de les accroître pour atteindre 600 millions de dinars.
A rappeler que Youssef Chahed a entamé une visite de deux jours au Caire (samedi et dimanche 2017) pour prendre part avec son homologue égyptien aux travaux de la 16e session de la haute commission mixte tuniso-égyptienne, rappelle-t-on.
WMC – TAP