Les universitaires qui ont participé à une journée d’étude sur “Le leadership politique féminin: ses atouts et ses limites”, tenue mardi 14 courant à Tunis, ont estimé que la législation tunisienne comporte encore des dispositions discriminatoires qui entravent l’accès de la femme aux postes de décision.
“Malgré les acquis majeurs réalisés en faveur de la femme tunisienne, plusieurs textes de loi doivent être amendés pour permettre sa participation à la vie publique”, selon Hafidha Chekir, universitaire spécialiste en droit public. Pour elle, le Code du statut personnel comporte, aussi, des dispositions discriminatoires à l’égard de la femme, puisqu’il confère la qualité de “chef de famille à l’homme” ou fixe encore la dote comme condition de mariage.
Les codes de travail et de la fonction publique, a-t-elle dit, requièrent également d’être amendés afin d’instaurer l’équité dans les structures administratives.
L’universitaire Mohamed Chafik Sarsar a, pour sa part, souligné que malgré les indicateurs qui montrent l’augmentation de la présence de la femme dans les postes de décision et l’évolution du classement mondial de la Tunisie en matière de représentation de la femme dans les élections (elle est passée du 42ème au 27ème rang mondial), il n’en demeure pas moins que celle-ci demeure confrontée encore à des obstacles.
Il a évoqué, dans ce contexte, le décret-loi n° 2011-87 du 24 septembre 2011, portant organisation des partis politiques qui ne prévoit pas de dispositions spécifiques encourageant la représentativité de la femme au sein des partis politiques.
Bien que la femme ait représenté 48% des candidats lors des élections de 2014, 126 d’entre elles seulement apparaissent en tête de liste, a-t-il ajouté, estimant également que la couverture médiatique réservée à la femme lors de ces élections n’a pas dépassé les 5%.
Cette journée d’étude a été organisée par le Centre des études méditerranéennes et internationales (CEMI) et la fondation Konrad Adenaur Stiftung (KAS).