La députée Samia Abou estime que “l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) doit être la première à adopter une politique d’austérité en cette conjoncture difficile que le pays connaît avant d’appeler le citoyen à l’austérité”.
Au cours d’une séance d’audition à l’ARP sur le budget de ladite Assemblée pour l’exercice 2018, Abou a exprimé son étonnement face à une augmentation du budget de l’ARP de 5%, alors que cette institution n’a connu aucune augmentation du nombre de ses fonctionnaires ou de nouvelles activités.
Elle a indiqué que l’Assemblée ne préserve pas l’argent du peuple. En effet, a-t-elle dit, des crédits sont dépensés pour des questions qui n’ont pas d’importance, allant jusqu’au gaspillage concernant la maintenance des voitures (120.000 dinars par an), l’entretien des plantes (45.000 dinars) et les dépenses relatives à la page sur le réseau social “Facebook” qui ne publie pas les activités des députés mais celles du président de l’ARP.
Abou a, par ailleurs, critiqué la méthode de comptage des salaires qui ne s’est fait que sur 10 mois uniquement dans le budget de 2017, le parachèvement des deux mois restants (1,290 milliard de dinars) ayant lieu dans le cadre du budget complémentaire de l’année 2017.
Pour une fois, on peut dire que Samia Abou a souligné quelque chose de logique, donc soutenable, car il n’y a aucune raison d’augmenter le budget de l’ARP.
De son côté, le président de la Commission des finances, de la planification et du développement, Mongi Rahoui, s’est interrogé sur le principe de la transparence concernant les interventions du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le choix des experts ainsi que sur la situation administrative de certains agents de l’ARP.
Rahoui a demandé à la Présidence de l’ARP de remettre à la commission des finances, de la planification et du développement les programmes et les crédits que le PNUD consacre à l’ARP.
La députée Leila Hamrouni appelle à la création d’une chaîne télévisée parlementaire diffusant les séances plénières et les travaux des commissions et de ne pas se limiter aux séances en direct qui étaient selon elles “catastrophiques” pour l’image de l’ARP et des députés.
Le membre du bureau de l’ARP, Chékib Bani, estime que le budget alloué dans le projet du budget pour l’exercice 2018 est suffisant pour l’exécution du programme mais l’absence de l’indépendance financière de l”Assemblée est une entrave pour la prise de décisions et la réponse aux besoins, tels que la délimitation des bâtiments et la promotion des agents.
Il a souligné qu’un de loi sur l’indépendance financière de l’ARP est actuellement en cours d’élaboration et sera prochainement soumis à l’ARP.
Le directeur du cabinet de l’ARP a annoncé, à cette occasion, le lancement, au début de 2018, d’un centre de consulting chargé d’aider les députés concernant les suggestions juridiques.