Les ministres des Affaires étrangères tunisien, algérien et égyptien, respectivement Khemaies Jhinaoui, Abdelkader Mesahel et Sameh Chokri, ont convenu de soutenir le plan onusien, les efforts de l’envoyé spécial en Libye, Ghassan Salamé, et de tenir la prochaine réunion à Tunis pour assurer le suivi de l’initiative tripartite de règlement de la crise libyenne.
Khemaies Jhinaoui a souligné, lors de la réunion ministérielle tripartite, mercredi au Caire, de suivi de l’initiative présidentielle tunisienne de solution à la crise dans ce pays frère, les positions constantes de la Tunisie sur la base des principes énoncés par la déclaration de Tunis en février 2017, pour garantir la stabilité en Libye et la sécurité dans la région.
Il a évoqué les efforts entrepris par la Tunisie depuis la réunion d’Alger en juin dernier pour rapprocher les positions des protagonistes de la crise libyenne et la réunion avec les composantes de vie politique et des tributs en Libye, selon un communiqué du ministère des affaires étrangères publié mercredi soir.
Jhinaoui a mis l’accent sur l’importance de soutenir le “plan onusien d’action en Libye” et les efforts de l’envoyé spécial des Nations unies, Ghassan Salamé, ainsi que le rôle des trois pays voisins dans le succès du dialogue organisé en Tunisie sur la base d’un accord politique sous l’égide des Nations onies.
Le chef de la diplomatie tunisienne a réitéré le refus de toute intervention étrangère et toutes mesures d’escalade qui peuvent faire voler en éclat le processus politique.
Il a appelé toutes les parties prenantes libyennes à s’attacher au dialogue continu pour parvenir à une formule de compromis permettant de mettre fin à la période transitoire, d’organiser des élections présidentielle et législatives ouvrant à la voie à l’instauration d’institutions permanentes de l’Etat libyen, la formation d’un gouvernement central capable de lutter contre le terrorisme, de contrôler les frontières et de prodiguer les services nécessaires au peuple libyen.
Dans la “Déclaration du Caire” de soutien à un règlement global en Libye, rendue publique au terme de la réunion tripartite tenue dans la capitale égyptienne, les ministres ont mis l’accent sur l’importance d’un progrès dans le plus bref délai dans le processus de règlement, prélude à la tenue d’élections législatives et présidentielle en vue de mettre fin à la transition en Libye.
Ils ont mis en garde contre un vide politique ou sécuritaire dont profiteront seulement “les organisations terroristes, les parties souhaitant un piétinement du processus politique pour exploiter la situation en Libye pour leurs propres intérêts”.
Ils appellent les protagonistes de la crise libyenne à faire preuve de “flexibilité” dans les négociations en cours en Tunisie, à trouver des compromis utiles, tout en mettant l’accent sur l’importance de mettre les intérêts nationaux libyens au dessus de toute considération.
Par ailleurs, les trois ministres ont convenu de poursuivre leurs concertations et de tenir leur prochaine réunion en Tunisie dont la date sera fixée ultérieurement.
Jhinaoui, Chokri et Mesahel ont mis aussi en garde contre le pourrissement de la situation sécuritaire dans ce pays frère et ses répercussions sur la vie quotidienne des citoyens libyens, soulignant l’importance de poursuivre la coordination sécuritaire et l’échange de renseignements ainsi que la consolidation de la coopération dans la lutte contre le terrorisme.
Ils se félicitent à cet égard de l’initiative tripartite pour le règlement de la crise, dont deux réunions ont été tenues le 20 février 2017 à Tunis et les 5 et 6 juin dernier à Alger, ainsi que des efforts et du plan de règlement politique proposé par l’envoyé spécial de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé.
Les ministres ont, d’autre part, souligné les efforts de l’Egypte, de l’Algérie et de la Tunisie pour rapprocher les points de vue des différentes parties en conflit et les encourages à adhérer aux efforts de l’ONU, tout réaffirmant l’importance du rôle des pays voisins de la Libye dans le règlement de la crise dans ce pays, sur la voie du rétablissement de sa sécurité et de sa stabilité.
Ils ont mis l’accent sur les positions constantes de leurs pays qui président à leur action en commun pour régler la crise libyenne, notamment la préservation de l’unité et de la sécurité de la Libye, l’attachement au dialogue politique comme seule base à la solution de la crise et le refus de toute intervention étrangère ou recours à l’option militaire.