Le budget alloué au ministère des Affaires culturelles pour l’année 2018 connaîtra une légère hausse avec une somme de 264,505 millions de dinars par rapport à l’année 2017 (257,650 millions de dinars), soit 0,73% du budget de l’Etat 2018.
Selon les données présentées mercredi, soir, devant l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), par le ministre des Affaires culturelles, Mohammed Zine El Abidine, ce budget sera réparti entre plusieurs mécanismes de promotion et gestion culturelles. Il couvrira les dépenses de gestion de l’Etat soit 190.505 millions de dinars, les dépenses de développement à hauteur de 70 millions de dinars, et les dépenses des trésoreries auxquels sera réservé un budget de 4 millions de dinars.
Au cours d’une séance tenue par la commission de la jeunesse, des affaires culturelles, de l’éducation et de la recherche scientifique, le ministre a donné un aperçu des plus grands projets en cours, notamment la Cité de la Culture dont le parachèvement des travaux est prévu pour le 20 mars 2018, date de son ouverture officielle.
S’agissant des nouveaux projets du ministère pour l’année à venir, les efforts seront axés sur l’aménagement des salles de spectacles couvertes et les espaces en plein air, les centres d’arts dramatiques et scéniques ainsi que les instituts de musique. Plusieurs maisons de culture sur l’ensemble du pays seront dotées de matériels numériques, sachant que le ministère “oeuvrera à élargir et à construire de nouvelles maisons de culture et de bibliothèques publiques dans les différentes régions du pays”, a annoncé le ministre.
Le transfert, la conservation et la sauvegarde du patrimoine d’arts plastiques et la numérisation du patrimoine écrit sont également au programme des actions culturelles pour la nouvelle année 2018.
Les fonds qui seront alloués à la culture en 2018 serviront principalement à poursuivre le soutien et l’encouragement à la création et la promotion des investissements pour en faire une industrie à part entière.
Les arts, la culture et le patrimoine serviront de tremplin pour la promotion des valeurs de la diversité, contre le repli sur soi et l’extrémisme, à travers les programmes “Cités des Arts”, et “Tunisie, cités des Civilisations”.
Les efforts seront également axés sur le développement du cadre législatif relatif aux créations artistiques et le parachèvement de l’élaboration de la loi sur le statut de l’artiste qui couvre entre autres, le système de couverture sociale.
Lors de la séance, l’élu du mouvement Ennahdha Ajmi Lourimi a demandé des éclaircissements sur l’absence d’un cadre juridique régissant la Cité de la culture dès lors que les travaux sont en phase finale. Il a, à ce propos, appelé à soumettre le statut de la Cité à l’Assemblée des Représentants du peuple (ARP) dans les plus brefs délais pour examen avant l’ouverture de la Cité officiellement au mois de mars 2018.
En ce qui concerne le budget limité réservé au ministère des affaires culturelles, il a appelé à encourager le partenariat avec le secteur privé et à inciter les jeunes à lancer des projets individuels comme la création d’espaces culturels privés.
De son côté, la députée de Nidaa Tounes Lamia Gharbi s’est félicitée des programmes culturels comme” la Tunisie cités des arts” et “la Tunisie cités de civilisations”. Cependant elle s’est demandée sur la stratégie du ministère en vue d’instaurer la bonne gouvernance et de lutter contre la corruption dans le secteur culturel.
Quant a l’élue du groupe parlementaire Al Horra du mouvement “Machrou Tounes”, Houda Slim, elle a réaffirmé la nécessité d’associer les députés dans l’élaboration du projet du budget avec le pouvoir exécutif, qualifiant le projet du budget du ministère des affaires culturelles de “honteux”.
Elle a, par ailleurs, appelé à dynamiser les accords de partenariat signés par le ministère de tutelle avec d’autres ministères.
La députée du mouvement Ennahdha Hayet Omri a demandé des explications au sujet du blocage de certains projets comme “le musée de la révolution à Sidi Bouzid” appelant à trouver des solutions rapides pour les mettre en œuvre.
La députée du groupe démocratique Rim Thairi a proposé l’organisation d’un dialogue national sur l’état des lieux du secteur culturel en Tunisie.
Dans sa réponse, le ministre des affaires culturelles Mohamed Zine el Abidine a tenu à signaler que le ministère s’est fixé pour priorités les grands projets nationaux et la décentralisation de l’offre culturelles dans les régions. Il a, par ailleurs, indiqué que malgré le budget très limité, le ministère est déterminé à atteindre les objectifs nationaux qu’il a tracé dans son programme d’action.