“Le budget de développement du ministère de l’Education a enregistré un déficit de 65 millions de dinars en 2017 qui pourrait augmenter en 2018 en raison de l’indisponibilité des ressources de la part du ministère des Finances”, a souligné, jeudi 16 novembre, le directeur général des affaires financières au ministère de l’Education, Mounir Haddad.
Présentant le rapport du ministère de l’éducation concernant le budget de 2018, lors d’une séance d’audition du ministre de l’Education, Hatem Ben Salem, par la Commission de la jeunesse, des affaires culturelles et de l’éducation sur le budget du ministère de l’Education au titre de l’année 2018, le responsable a indiqué que ce déficit résulte de la consécration de 65 millions de dinars d’un total de 202 millions de dinars du budget de 2017, pour le remboursement des dettes relatives aux anciens budgets.
“Ainsi le budget final consacré aux nouveaux projets de 2017 n’a pas dépassé les 137 millions de dinars”, a-t-il précisé.
L’intervenant a indiqué que le ministère propose l’augmentation de 1,3% (63.574 millions de dinars) du budget de 2018 soit 4925.533 millions de dinars contre 4861.959 millions de dinars en 2017.
En 2018, le ministère comblera les postes vacants au niveau des établissements scolaires par les enseignants suppléants à raison de 11.839 instituteurs dans les écoles primaires et 1.673 enseignants dans les collèges et lycées secondaires, a-t-il ajouté.
Haddad a fait remarquer que 2.100 écoles primaires enregistrent un manque au niveau des agents de propreté et de gardiennage, dont 251 écoles n’ont aucun agent de propreté, d’où, a-t-il regretté, la prolifération des épidémies et la hausse des agressions et des actes de pillage et de saccage.
Dans ce contexte, il a signalé que plus de 18 mille cas d’agression ont ciblé durant les cinq dernières années les établissements scolaires outre l’enregistrement de plus de 17 mille cas de violence physique et verbale.
Selon le directeur des affaires financières, le nombre d’élèves en 2018-2019 devra atteindre 2.125.526, soit une augmentation de 37.560 élèves par rapport à l’année scolaire en cours qui a enregistré 2.087.966 élèves.
De son côté, le député Ali Bennour s’est félicité pour l’audace du ministère de l’Education qui a dévoilé le chiffre réel du déficit financier enregistré, estimant que le budget proposé pour 2018 ne devrait pas suffire pour couvrir l’éventuel déficit qui connaîtra une augmentation.
“Il convient d’allouer un budget complémentaire au ministère de l’éducation pour finaliser les projets non réalisés en 2017 avant de passer au budget de 2018”, a-t-il suggéré.
Bennour a insisté sur la nécessité d’accélérer la mise en œuvre du conseil supérieur de l’éducation dans les plus brefs délais qui devra optimiser la gestion des programmes et projets du ministère pour parvenir à honorer tous ses engagements précédents et assurer de cette manière la continuité de l’Etat.
Pour sa part, la députée Hayet Amri a indiqué que le ministère a démarré une opération de réforme du système éducatif en 2016 et a dépensé des sommes énormes sans aboutir à un résultat positif estimant que la situation du système éducatif s’est détériorée davantage.
Dans ce sens, elle a appelé le ministre de l’éducation à rechercher d’autres sources de financement, ne pas compter uniquement sur l’Etat et à impliquer la commission dans toutes les décisions relatives à la réforme éducative.
En réponse aux interventions des députés, le ministre de l’éducation a souligné qu’il œuvrera à garantir le principe de la continuité de l’Etat, précisant qu’il ne comptera pas uniquement sur les ressources financières de l’Etat dans la réforme du système éducatif. Il y’aura recours aux financements étrangers sous forme de dons, a-t-il affirmé, faisant remarquer qu’il a déjà eu des propositions dans ce sens.
Hatem Ben Salem a mis l’accent sur l’urgence de mettre en œuvre le conseil supérieur de l’éducation qui contribuera à la garantie d’une vision stratégique claire. Il a souligné, à cette occasion, son engagement à le rendre opérationnel avant de quitter son poste.
“Les priorités absolues du ministère de l’éducation pour la période à venir sont l’adoption d’une nouvelle approche pour la réforme éducative basée sur quatre points essentiels qui sont le temps scolaire et la réduction des heures de cours, l’élaboration d’une stratégie de formation des cadres de l’éducation, l’intégration des nouvelles technologies dans le système éducatif outre le développement des activités culturelles, sociales et sportives”, a-t-il souligné.